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Photographie/Personnalités/E/George Eastman

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George Eastman était un inventeur et industriel états-unien né à Waterville, dans l'État de New York le 12 juillet 1854 et mort à Rochester (New York) le 14 mars 1932.

George Eastman était le 3e enfant de George Washington Eastman et de Maria Kilbourn. En 1854, son père fonda le Eastman Commercial College à Rochester, où la famille Eastman s'établit en 1860. Deux ans plus tard, à la mort de son père, il dut interrompre ses études pour subvenir aux besoins de sa mère et de ses sœurs. Il commença à travailler à 14 ans comme garçon de courses.

Après un court passage dans le secteur des assurances et de la banque, George Eastman s'est intéressé à la photographie à partir de 1874. On utilisait alors le procédé dit du « collodion humide » : des plaques de verre étaient recouvertes d'une émulsion sensible juste avant la prise de vue, il fallait ensuite les développer très vite en évitant qu'elles sèchent.

Les biographes rapportent que vers 1877, alors qu'il était âgé de 23 ans, Eastman s'apprêtait à faire un voyage dans les Caraïbes quand on lui suggéra de rapporter des photographies afin d'en garder le souvenir. Malheureusement il fallait pour cela transporter sur le terrain un véritable laboratoire de campagne et le voyageur photographe devait alors se transformer à la fois en chimiste et en portefaix. Ce fut sans doute un tournant dans sa vie et pendant les 10 années suivantes il chercha à simplifier la photographie pour la rendre vraiment accessible à tous et en particulier aux voyageurs.

George Eastman trouvait que le collodion humide était vraiment peu pratique et il s'intéressa aux émulsions sèches à base de gélatine inventées en Angleterre par Richard Leach Maddox en 1871. Après trois années d'expérimentations il mit au point ses propres plaques sèches et entreprit en 1880 de faire des affaires dans l'industrie photographique. L'apparition des plaques sèches fut une étape très importante pour la vulgarisation de la photographie.

En 1884, il breveta et mit sur le marché un film flexible constitué d'un papier recouvert d'une émulsion sensible. Ce nouveau support remplaçait avantageusement les lourdes et fragiles plaques de verre et permettait en outre d'opérer beaucoup plus rapidement en simplifiant les manipulations.

En 1888, le premier appareil photographique de sa conception vit le jour sous la marque Kodak, déposée le 4 septembre de la même année. Le mot « kodak », créé pour la circonstance et inspiré dit-on du bruit en deux temps du déclencheur, ko... dak, était à la fois court et frappant ; on pouvait aussi le prononcer sans erreur dans toutes les langues et il ne ressemblait à rien de connu. Eastman disait d'ailleurs aimer la lettre « K », qu'il trouvait à la fois forte et incisive.

publicité Eastman, 1888

Le « Kodak » n° 1 était un appareil en forme de boîte, léger, maniable et très simple à utiliser. Il était chargé d'un rouleau de négatif papier permettant d'obtenir 100 vues négatives circulaires de 6 cm de diamètre. Lorsque les 100 photos étaient prises, l'appareil était renvoyé au fabricant qui le retournait à son propriétaire chargé d'un nouveau rouleau de négatifs et accompagné des tirages des photos précédentes. La société de George Eastman, fondée en 1881, The Eastman Dry Plates and Film Company avait alors un slogan resté célèbre : « You press the button... we do the rest », autrement dit « Vous appuyez sur le bouton... nous faisons le reste ».

L'appareil coûtait à l'époque 25 dollars, le développement de la pellicule et le tirage des 100 photos environ 12 dollars.

George Eastman sur un paquebot, muni d'un appareil Kodak, en 1890

En 1889, Eastman commença ses fabrications de pellicules en Angleterre, associé à George Alfred Blair ; le film sur support transparent a quant à lui été inventé par Hannibal Goodwin (1822—1900). Le papier noir protecteur fut un autre perfectionnement important.

En 1892, la société de George Eastman a été réorganisée et rebaptisée Eastman Kodak Company ; le premier « Brownie », un appareil encore plus maniable sorti en 1900, destiné au grand public et même aux enfants, était vendu 1 dollar. Le succès fut considérable et la société Eastman Kodak se développa au point de détenir en 1927 un quasi monopole de l'industrie photographique aux États-Unis.

En 1925, George Eastman abandonna la direction de la société Kodak, devenant président de son Conseil d'administration. La fin de sa vie fut consacrée au mécénat à à des œuvres philanthropiques.

Vers les années 30, George Eastman fut atteint d'une maladie dégénérative de la colonne vertébrale qui menaçait de le rendre handicapé à vie, comme sa mère qui fut condamnée pour les mêmes raisons à vivre en chaise roulante. Il s'agissait de ce que l'on appelle aujourd'hui une sténose, c'est-à-dire une calcification qui aboutit à un rétrécissement du canal spinal ; il en résulte un essoufflement qui interdit le moindre effort et des douleurs insupportables lorsque l'on reste debout. Ne pouvant supporter cette idée, il se suicida le 14 mars 1932 en se tirant une balle dans le cœur, laissant derrière lui un message écrit : « Mon travail est accompli. Pourquoi attendre ? ». George Eastman ne s'était jamais marié, et il a été enterré à Rochester, dans un parc appartenant à la société qu'il avait fondée.

Mécénat et politique sociale

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George Eastman donna la moitié de sa fortune en 1924, soit un montant total d'environ 100 millions de dollars. Il fut avec Andrew Carnegie et John D. Rockefeller l'un des principaux mécènes de son époque, tout en restant discret sur ses activités. Les principaux bénéficiaires furent l'Université de Rochester et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Boston, où on le connaissait sous le pseudonyme de « Mr. Smith ». Il aida également divers organismes œuvrant dans le domaine de la santé publique ou de la musique. On lui doit aussi le financement d'une clinique dentaire à Londres, la Eastman Dental Clinic, pour laquelle il fit un don de 200.000 £ ; elle ouvrit ses portes le 20 novembre 1931 pour se consacrer essentiellement aux soins pour les enfants. Il fonda également à Paris l'Institut dentaire George-Eastman.

George Eastman distribua également une partie de ses bénéfices à ses employés, sous forme de primes de rendement.

Sa maison, la George Eastman House est devenue un centre d'archives et un musée de la photographie de réputation mondiale.

Détail amusant, George Eastman détestait qu'on le prenne en photo.

  • BOISSIÈRE, Fabrice .- L'histoire au présent [George Eastman]. In : Chasseur d'Images, n° 15, avril-mai 1979, pp. 61-63.
  • ROBERT, Vincent .- You press the button... we do the rest. In Photo-Ciné-Revue, octobre 1968, p. 429.
  • Dictionnaire mondial de la photographie, des origines à nos jours .- Paris, Larousse, 1994, pp. 201-202, (ISBN 2-03-511315-6)

Liens externes

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