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Photographie/Personnalités/A/Paul Almasy

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Paul Almasy (Budapest, 29 mai 1906 - Jouars-Pontchartrain, Yvelines, 23 septembre 2003) était un photographe hongrois, naturalisé Français en 1956.

Il est surtout connu pour sa carrière de photojournaliste infatigable engagé dans le documentaire social du XXe siècle. Il a fait cinq fois le tour du Monde, parcouru 1 300 000 km en avion, réalisé 1 700 reportages et visité tous les pays du monde, sauf un, la Mongolie. Il a aussi écrit deux livres sur la photographie, trois romans policiers, quatre récits historiques et quarante-trois articles sur la photographie ; ses images ont été publiées dans 278 périodiques de 58 pays

Paul Almasy, né d'un père juif et d'une mère appartenant à la haute aristocratie hongroise, s'est passionné très vite pour les livres d'images. De 1924 à 1927, il a suivi des études en sciences politiques à Vienne et Heidelberg et s'est préparé à une carrière diplomatique mais, attiré par le journalisme, il a accepté une première mission en 1925 au Maroc, pendant la révolte d'Abd el-Krim.

C'est le début de se longue carrière qui l'a conduit dans tous les pays européens, en Afrique, en Asie, etc. Les accréditations officielles des Nations-Unies lui ont permis de parcourir plus facilement les zones troublées de la planète. Il n'a jamais cessé de dénoncer les ravages de la pollution, la précarité du monde rural, les problèmes de santé, la condition des enfants, cherchant à susciter la mobilisation des Institution internationales vers les pays les plus pauvres.

À,la fin des années 1920, Almasy partit pour l'Amérique latine ; il réalisa à Sao Paulo un premier reportage accompagné de photographies, sur l'Institut qui fabrique des sérums à partir du venin des serpents. C'est à partir de 1935 qu'il a utilisé plus systématiquement la photographie pour illustrer ses articles. En 1936, pour le journal Berliner Illustrierte, il a réalisé un reportage sur l'entraînement des athlètes finlandais en vue des Jeux olympiques, photographiant, aux dires de son rédacteur en chef, « avec l’esprit d’un journaliste et non avec celui d’un photographe ».

En 1936, le grand éditeur suisse Ringier & Cie, qui publie le Schweitzer Illustrierte Zeitung, lui proposa de publier ses photographies dans la presse illustrée suisse et alémanique. Ce fut le début d'une collaboration qui dura pas moins de 45 ans.

Paul Almasy s’établit définitivement en France en 1938. Il y poursuivit son activité de correspondant de la presse suisse, ce qui lui permit de se rendre dans les pays occupés par l'Allemagne nazie. Il s'intéressa alors tout spécialement aux conditions de vie et à la détresse des populations, comme le firent aux États-Unis, mandatés à l'époque du New Deal par la Farm Security Administration, Walker Evans ou Dorothea Lange. Il a aussi rédigé plusieurs ouvrages philatéliques.

La guerre finie, il fut chargé d'étudier la réorganisation de la vie économique en Europe et s'entretint à cette occasion avec de nombreuses personnalités comme Eisenhower, le Négus, de Gaulle ou Adenauer, poursuivant son travail de correspondant de presse de journaux étrangers, accrédité auprès du Gouvernement français, jusqu'en 1949. En 1948 il a écrit la biographie de Mme Vincent Auriol et en 1952 celle de la reine Frédérika de Grèce. On lui doit aussi des portraits de personnalités du monde artistique, Breton, Chagall, Giacometti, etc.

« Électrorétinogramme », photographie de Paul Almasy pour la World Health Organisation

En 1952, Paul Almasy devint un collaborateur accrédité auprès des organisations internationales des Nations-Unies : UNESCO, OMS, UNICEF, FAO et Bureau International du Travail. Il parcourut le Monde et réalisa de nombreux reportages sociaux ou historiques d'une haute valeur morale, à la façon d'autres photographes engagés comme Eugene Smith.

En 1953, il s'intéressa au problème racial en Afrique du Sud, à la condition des femmes dans divers pays, au problème de la drogue en Asie et à la vie des Esquimaux, pour l'OMS. Parti de l'Alaska, il entreprit un long périple qui le conduisit en 1962 jusqu'à la Terre de Feu. C'est à cette occasion qu'il réalisa de nombreux portraits d'enfants, entre autres une célèbre photo représentant deux petites Colombiennes.

« En tant que photographe, mon intérêt principal réside dans les gens et dans la condition humaine, dont j’essaie de dresser un portrait sans concession. Quoi qu’il arrive, je reste fermement fidèle à la réalité ; je ne sacrifie pas la vérité pour le bien de la qualité technique … Un photojournaliste est une sorte d’historien, et un historien ne doit jamais mentir ».

Paul Almasy appréciait le Rolleiflex pour photographier discrètement et surtout se faire oublier. « Je joue un peu la comédie. Pour détourner l’attention, je regarde ma montre, je prends l’air d’attendre quelqu’un… »

À cette époque les photographies de Paul Almasy furent très largement publiées dans la presse, c'était en quelque sorte l'« âge d'or » du photojournalisme. « L'ouvrier chez le percepteur » a fait l'objet de 27 publications. « Je fus frappé du contraste entre ce percepteur avec ses chaussures noires, bien brillantes et ce pauvre bougre qui se tortillait avec ses pieds nus. Alors je me suis baissé un tout petit peu et j’ai fait la photo. Ce qui a séduit les agences et les rédacteurs, c’est que je visualise un conflit social avec des éléments aussi inhabituels. »

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  • 1977 : Bièvres, Musée français de la Photographie, janvier-février.