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Photographie/Fabricants/Optique et Précision de Levallois/Focaflex II

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OPL Focaflex II

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Caractéristiques

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Général
Type d'appareil reflex 24x36 à obturateur central et objectifs interchangeables
Pays de fabrication France (sauf l'obturateur et la commande du diaphragme)
Disponibilité 1962-1963 (années de production)
Prix avec objectif standard : 902,50 FF en 1964 (prix conseillé par le fabricant)[1] ; tarifs Photo-Hall : 775,00 FF en 1962[2] ; 677,00 FF en 1964[3]
Format de film 135
Construction du boîtier châssis en alliage d'aluminium (Aluvac) moulé sous pression anodisé noir (listels émaillés noir) ; dos amovible en alliage d’aluminium embouti ; double capot en laiton anodisé noir (capot intérieur) et chromé mat (capot extérieur) ; semelle chromée mat ; gainage synthétique inaltérable noir
Avance du film armement et entraînement du film en une seule manœuvre par levier encastré dans le capot supérieur ; manivelle de rembobinage escamotable ; fenêtre de contrôle de défilement du film
Compteur de vues dégressif ; blocage de l’armement en fin de course (chiffre 0)
Mise en marche instantanée (aucune électronique)
Particularités viseur reflex sans dépoli ni lentille de Fresnel ; armement bloqué en fin de compteur ; objectifs interchangeables
Optique
Objectifs interchangeables ; 4 objectifs proposés, focales f = 35 mm, 50 mm, 90 mm et 150 mm
Monture des objectifs baïonnette ; monture avant à emboîtement, diamètre 42 mm
Présélection du diaphragme oui (visée à pleine ouverture)
Visée et affichage
Viseur système reflex non conventionnel donnant une image légèrement réduite, claire et uniformément éclairée quelle que soit la mise au point (absence de dépoli) ; la visée n'est possible qu'obturateur armé
Accessoires de visée non
Informations dans le viseur stigmomètre et anneau de microprismes
Écran à cristaux liquides non
Mise au point
Manuelle déplacement de l’ensemble du système optique, télémètre circulaire à champ coupé + anneau de microprismes ; bague de mise au point graduée en mètres + échelle de profondeur de champ sur chaque objectif
Autofocus non
Stabilisation non
Touche de profondeur de champ non
Obturateur
Type central à 5 pales, entre l’objectif et le miroir reflex
Fabricant ou marque Prontor Reflex (Gauthier)
Vitesse minimale (s) 1
Vitesse maximale (s) 1/300
Pose B ou T B
Prise de vue en rafales non
Retardement (s) 10
Déclencheur large poussoir noyé dans le capot avec filetage central pour déclencheur souple
Expositions multiples bouton de débrayage sous le boîtier servant normalement au rembobinage : ce bouton enfoncé, on peut armer sans entraîner le film
Exposition
Modes photo (M A S P) -
Modes scènes et autres -
Modes de mesure -
Sensibilité du film (ISO) -
Correction d'exposition -
Mémorisation de la mesure -
Autres données
Flash
Flash intégré non ; un flash externe peut se fixer sur la griffe porte-accessoire ou sur l’écrou de pied
Synchronisation magnésique (repère M) au 1/60 s et électronique (repère X) à toutes les vitesses (1/60 s et 1/125 s conseillés) ; commutateur M/X à droite de l’objectif
Modes -
Nombre-guide et portée -
Prise pour flash externe coaxiale, diamètre 3 mm, sur le devant du boîtier ; la griffe porte accessoire n’a pas de contacts électriques
Autres caractéristiques
Écrou de pied filetage au pas du Congrès ; l’écrou sert à la fixation du sac par une vis faisant elle-même office d’écrou de pied (inutile de l’enlever)
Alimentation -
Contrôle des piles -
Dimensions L x h x p (mm) 140 x 85 x 82 (objectif standard)
Poids (g) 820 g (avec objectif standard)
Accessoires fournis -
Accessoires en option sac tout prêt en cuir armé (345 g, 45,00 FF en 1962 chez Photo-Hall[2]); bonnettes correctrices d'oculaire ; filtres, lentilles additionnelles de 1 et 2 dioptries, pare-soleil métallique (rigide) et en caoutchouc (pliable)
Divers ce modèle a l’avantage sur les deux précédents Focaflex d’avoir des objectifs interchangeables et de permettre des photos plus rapprochées


Système de visée, mécanisme d’obturation et télémètre : comme sur le Focaflex 1er modèle, un anneau de microprismes en plus autour du télémètre.

Obturateur. Pour permettre l’interchangeabilité des objectifs, l’obturateur n’est plus dans l’objectif mais à l’entrée de la chambre. La formule, qui a ses limites en termes de rendement et de tirage optique, avait alors ses partisans, notamment en Allemagne de l’ouest (à partir du Mecaflex, 1953) dont les fabricants pouvaient s’appuyer sur deux champions incontestés de l’obturateur central, Gauthier (Prontor Reflex) et Deckel (Syncro Compur), pour produire des modèles plus compacts, plus ergonomiques (vitesses et diaphragmes couplés, synchronisation du flash à toutes les vitesses) et moins coûteux que leurs homologues à rideaux. Tout porte à croire que, pressé par la concurrence, OPL a cette fois renoncé à développer une solution sur mesure avec son fournisseur habituel (Atoms), l’amortissement d’un tel investissement n’étant plus assuré. Le Prontor Reflex monté sur le Focaflex II est un module que l’on trouve presque à l’identique sur les Agfa Ambiflex (1958) et Selectaflex (1963). Il est un peu moins réputé que le Synchro Compur adopté à partir de 1959 par Kodak (Nagel), Voigtländer et Braun pour les Retina Reflex, Bessamatic et Paxette Reflex.

Commande du diaphragme. Le diaphragme est propre à chaque objectif mais la bague de réglage et le mécanisme de présélection sont inclus dans le module obturateur. Les objectifs comportent un mécanisme de transmission permettant qu’une même position de la bague détermine une même ouverture du diaphragme. La bague des diaphragmes (22–16–11–8-5,6–4-2,8) est accolée à celle des vitesses (1-2-4-8-15-30-60-125 et 300e s - assimilée à 250e s), l’une et l’autre étant à crans équidistants de manière à compenser leurs effets lorsqu’elles sont tournées en bloc. Le couplage diffère de celui des Focaflex 1er modèle en ce qu’il comporte un verrouillage, dispositif courant sur les appareils allemands de cette époque. Pour tourner séparément l’une ou l’autre bague, on les désolidarise en pressant deux poussoirs diamétralement opposés sur la bague des diaphragmes (qui n’a d’ailleurs pas d’autre prise). Le couple des valeurs sélectionnées apparaît sur le dessus en face d’un trait gravé sur la partie fixe de l’objectif, trait servant aussi d’index des distances.

Indices de lumination. La position des deux bagues l’une par rapport à l’autre est repérée sur une échelle d’indices de lumination allant de 2 à 18 gravée sur la partie inférieure de la bague des diaphragmes. Cette échelle déborde de deux crans (un à chaque extrémité) la gamme des indices normalement accessibles avec cet obturateur et l'objectif standard. L’échelle des vitesses est prolongée en deçà de « B » (pose manuelle) par les temps de pose indicatifs 4, 8, 15, 30 et 60 secondes gravés en vert, B coïncidant avec la position 2 s. Ces graduations supplémentaires facilitent la détermination pour les indices inférieurs à 7 de temps de pose supérieurs à 1 s correspondant à une (petite) ouverture donnée. Par exemple, pour l’indice 3, plutôt que la combinaison limite « 1 s – 2,8 », on pourra préférer « 15 s - 11 » ou toute autre combinaison parmi celles qui se lisent sur les deux échelles en regard. Il suffit alors d’amener la bague des diaphragmes à l’ouverture choisie (« 11 »), celle des vitesses à la position « B », puis de déclencher manuellement pendant le temps indiqué (15 s).

Déclenchement différé. Le dispositif retardateur fait partie intégrante de l’obturateur. Il est commandé par un petit levier (position V) servant aussi de sélecteur de synchronisation du flash (positions M ou X). Pour l’activer, on doit préalablement armer l’obturateur. Deux mises en garde le concernent : ne pas l’utiliser en mode B (pose manuelle) ; ne pas réarmer pendant son fonctionnement.

Monture des objectifs. Le module obturateur dépasse du boîtier de près de 2 cm, formant un cylindre creux dans lequel l’objectif vient se fixer au moyen d’une baïonnette à trois ailettes créée spécialement pour cet appareil. Le déverrouillage se fait à l’aide d’un poussoir latéral protégé par deux pattes à la base de l’objectif. Pour ôter l’objectif, il suffit de le déverrouiller puis de le tourner dans le sens du dévissage jusqu’à la butée (environ 45°). Pour le replacer ou en monter un autre, on présente le point rouge porté par l’objectif face au point rouge correspondant côté boîtier et on applique le mouvement inverse jusqu’au verrouillage de la baïonnette, la position finale mettant l’index des trois réglages sur le dessus. Une restriction est imposée par l’ouverture maximale de l’objectif à monter : si celle-ci est f/4 (au lieu de f/2,8), l’indice de lumination doit être réglé à une valeur supérieure à 3. Il est à noter que ce système de monture est différent de celui d’Agfa, bien que le module obturateur soit identique. Le diamètre intérieur de la monture est de 43 mm[4]. Le tirage est d'environ 43 mm[5].

Objectifs. La gamme se réduit à trois objectifs principaux :

  • Rétroplex 35 mm f/4 à sept ou huit lentilles, mise au point de 25 cm à l'infini, 478,50 FF (tarifs Foca-Lumière 1964[1]);
  • Néoplex 50 mm f/2,8 à trois lentilles, mise au point de 50 cm à l'infini, 189,50 FF (tarifs Foca-Lumière 1964[1]);
  • Téléoplex 90 mm f/4 à quatre lentilles, mise au point de 1,20 m à l'infini, 399,00 FF (tarifs Foca-Lumière 1964[1]);

Deux autres objectifs ont été conçus pour cet appareil mais leur production n’a pas eu le temps de se déployer :

  • Supertéléoplex 150 mm f/4 à quatre lentilles, avec pare-soleil rétractable;
  • Oplar Color 50 mm f/2,8 à quatre lentilles, identique à celui qui équipe les Focaflex 1er modèle et Automatic, mais à mise au point par déplacement de l’ensemble du système optique (sur prototype seulement[6]).

L’objectif standard est du même type que ceux qui équipent les Focasport I. Entre un Rétroplex et un Téléloplex autrement plus ambitieux, la modestie de cette optique peut surprendre sur un tel boîtier. Sans doute s’agissait-il d’abaisser le prix de base de l’appareil (pratique courante quand l’objectif est interchangeable) et un modèle aux performances plus poussées attendait-il son heure. L’ouverture aurait toutefois été limitée à f/2,8 par les caractéristiques du module de présélection du diaphragme. Manque également à l’appel une option pour macrophotographie.

Production. Le Focaflex II et le Néoplex 2,8/50 mm ont été produits à environ 2.500 exemplaires entre 1962 et 1963[7]. Ils ont été commercialisés au moins jusqu’en 1966[8]. Pour les autres objectifs, la production est estimée à 500 Rétroplex 4/35 mm, 800 Téléoplex 4/90 mm et 170 Super-Téléoplex 4/150 mm[7]. L’Oplar Color 2,8/50 mm n’a pas dépassé le stade de la présérie.

Concurrence. Un dépliant publicitaire de 1962 désigne le Focaflex II comme « Le 1er Reflex 24x36 Français à objectifs totalement interchangeables »[7],[9], « totalement » étant écrit en rouge pour bien marquer sa différence avec les Savoyflex II et III, dont les compléments optiques sont des préobjectifs. Ce sera aussi le dernier. Deux ans plus tard, au tarif officiel Foca-Lumière 1964 (« prix conseillés »), un Focaflex II avec son objectif standard coûtait 902,50 FF; pour les deux objectifs complémentaires, il fallait compter 478,50 et 399,00 FF, ce qui faisait un tout à 1.780,00 FF[1]. Mais un grand magasin parisien tel que Photo Hall proposait l’ensemble pour 677,00 + 382,00 + 319,00 = 1.378,00 FF[3]. C'est que Foca était loin d'être seul sur ce créneau : on trouvait chez ce même revendeur 22 autres reflex 24x36 à objectifs totalement interchangeables, 14 allemands (dont cinq à obturateur central — sans compter les Contaflex dont seul l’avant des objectifs est interchangeable), 5 japonais (sans compter le Nikkorex 35II dont l’objectif est un zoom inamovible) et 3 suisses. Ainsi, pouvait-on préférer débourser 525,00 FF pour un classique Ihagee Exa II (viseur à prisme télémétrique, obturateur à rideaux 1/2-1/250 s, présélection automatique du diaphragme) muni d’un certes modeste Meyer Domiplan 2,8/50 mm à trois lentilles mais donnant accès à une vaste gamme d’objectifs complémentaires de diverses marques, y compris françaises; ou opter pour un luxueux Kodak Retina Reflex III, un peu plus cher (1.005,00 FF) mais équipé d’une cellule couplée, d’un obturateur (central) atteignant 1/500 s et d’un objectif standard Schneider Xenon à six lentilles ouvrant à 1,9, et offrant la possibilité d'au moins cinq objectifs complémentaires[3].

Sans faire mauvaise figure, le Focaflex II peinait à convaincre face à des concurrents toujours plus nombreux et mieux équipés. L’ajout d’un posemètre intégré (non nécessairement couplé) et d’un objectif standard plus « haut de gamme » aurait pu à peu de frais lui redonner quelque lustre. Mais d’après les chiffrages de Princelle et Auzelloux, la direction d’OPL-Foca avait capitulé dès 1963. Son ambition n’était plus que de limiter les pertes en écoulant les stocks d’invendus tandis qu’un semblant de production (largement sous-traitée) faisait encore illusion dans le bas de gamme (Focasport S et Marly).

  • PONT, Patrice-Hervé .- Focaflex, bien beau, bien compliqué. In : Chasseur d'Images n° 284, juin 2006, pp. 176-177.
  • PRINCELLE, Jean-Loup, AUZELOUX, Daniel .- Focaflex II. In : Focagraphie, Le Rêve édition, Ondreville-sur-Essonne, mars 2006, pp. 226-227.
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