Photographie/Personnalités/A/Diane Arbus

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Diane Arbus (4 mars 1923 - 26 juillet 1971) était une photographe états-unienne issue d'une famille juive new-yorkaise.

Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Née le 14 mars 1923 à New York, Diane Nemerov avait rencontré son futur mari, Allan Arbus, (né le 15 février 1918), à l'âge de 14 ans. Celui-ci avait appris la photographie lors de son service militaire ; ils ouvrirent ensemble un magasin de photo de mode après la Seconde Guerre mondiale. C'est Allan qui prenait les photos, Diane tenait le rôle de styliste et assurait les démarches auprès des agences.

C'est seulement vers 1957 que Diane Arbus s'est lancée dans la prise de vues. Elle s'est progressivement émancipée du travail avec son mari, au profit de son inspiration. Le couple s'est séparé en 1960.

Diane Arbus a ensuite étudié la photographie à la New School for Social Research à New York, avec avec Marvin Israel et Richard Avedon ; elle rencontra par la suite Lisette Model.

Diane Arbus s'est inscrite dans un courant photographique inauguré par un autre grand photographe états-unien, Walker Evans, qui avait imposé un style documentaire et urbain dans les années 1930. Mais c'est après 1962, quand elle abandonna le format rectangulaire du 24 x 36 pour adopter le format carré du 6 x 6, qu'elle imposa son style propre.

En 1963, elle obtint une bourse de la fondation Solomon R. Guggenheim, ce qui lui permit de réaliser un travail remarquable intitulé American Rites, Manners and Customs (les rites, manières et coutumes de la société états-unienne), vaste galerie de portraits d’États-uniens, pour la plupart inconnus, qui mettait en exergue les rites sociaux de cette société.

Diane Arbus concentra son activité à New York et aux alentours, photographiant des inconnus dans la rue. Fascinée par les personnages hors-normes, elle photographiait également des travestis, des transsexuels, des handicapés mentaux, des jumeaux, des nains, etc. En 1966, elle contracta une hépatite, conséquence de sa méthode de travail très intimiste qui la menait souvent à avoir des relations sexuelles avec ses modèles. Cet événement marqua le début de sa lente marche vers le suicide. En mélangeant le familier avec le bizarre, Diane Arbus dressait un portrait troublant des États-Unis des années 1960. Elle s'attachait pourtant à montrer que ces personnages étranges et atypiques, d'habitude considérés comme des « phénomènes de foire », sont avant tout des êtres réels, avec des habitudes et un train-train quotidien.

Grafitti détournant la célèbre photographie Jumelles identiques

Les photos de Diane Arbus montrent combien l'étrange peut surgir de n'importe où. La très célèbre photographie Jumelles identiques (Roselle, New Jersey, 1967) met en scène deux fillettes habillées de la même robe de velours à large col blanc et qui regardent le spectateur droit dans les yeux, en souriant légèrement. Le spectateur est mal à l'aise car c'est le concept de l'identité, et plus précisément de l'unicité des êtres humains, qui est remis en question. Stanley Kubrick s'est d'ailleurs inspiré de ce cliché pour créer les jumelles du film Shining[1].

En 1967, elle participa à l'exposition New Documents qui s'est tenue au musée d'art moderne de New York avec des portraits qui côtoyaient les vues urbaines de Lee Friedlander et de Garry Winogrand. Là encore, son travail apparut comme un événement qui contribuait à imposer la photographie documentaire comme un genre artistique propre, se distinguant du reportage.

Dépressive, elle se donna la mort le 26 juillet 1971 à Greenwich Village en avalant une quantité importante de barbituriques puis en s'ouvrant les veines.

Son influence sur la photographie états-unienne est considérable. Elle a contribué à imposer l'idée que la photographie est un art à part entière. Elle travaillait en noir et blanc, assurant elle-même les travaux de développement et de tirage afin de maîtriser entièrement la réalisation de ses œuvres.

Diane Arbus était la mère de la journaliste et écrivain Doon Arbus, née en 1945, et de la photojournaliste Amy Arbus, née en 1954. Elle était la sœur du poète Howard Nemerov.

Expositions, film et livre[modifier | modifier le wikicode]

En 2003, le MoMA de San Francisco accueillit l'exposition Diane Arbus Revelations qui voyagea ensuite à travers l'Europe à Essen, Londres et Barcelone, en 2006. Avec plus de 200 photographies, dont certaines n'avaient jamais été exposées, cette rétrospective fut la plus complète jamais consacrée à Diane Arbus. Le catalogue de l'exposition, extrêmement précis, est disponible en langue anglaise ; il a été édité sous la direction de Doon Arbus, fille aînée de la photographe. L'ensemble des photographies reproduites est commenté par Sandra S. Phillips.

En 2006, le réalisateur Steven Shainberg a porté à l'écran la vie de Diane Arbus dans le film Fur, un portrait imaginaire de Diane Arbus (interprétée par Nicole Kidman).

Du 6 décembre 2008 au 7 février 2009, Pierre Leguillon a proposé une exposition intitulée « Diane Arbus: rétrospective imprimée, 1960 - 1971 » à la Kadist Art Foundation de Paris. Du 18 octobre 2011 au 5 février 2012, la Galerie nationale du Jeu de Paume à Paris a présenté plus de 200 clichés sur le site Concorde. Du 22 juin au 23 septembre 2012, le Martin Gropius Bau de Berlin a proposé une série de plus de 200 clichés, en collaboration avec le Jeu de Paume, Paris, et The Estate of Diane Arbus LLC, New York, ainsi que le Fotomuseum Winterthur and Foam Photography Museum, Amsterdam.

Dans son dernier livre, Une vie à soi, publié aux éditions Flammarion, la romancière française Laurence Tardieu a rendu hommage à Diane Arbus. La narratrice, Laurence T., va reconsidérer son histoire personnelle et familiale à la lumière de celle de Diane Arbus, jumelle soudain découverte. Leurs histoires se répondent : l’enfance est privilégiée mais recluse, le désir de venir enfin au monde se confond avec celui de créer, les hommes et les enfants sont toujours là, essentiels. En partant à la recherche de Diane Arbus, Laurence T. va se reconnaître elle-même dans le miroir.

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