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Photographie/Personnalités/A/Richard Avedon

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Richard Avedon (New York, 15 mai 1923 - San Antonio, Texas, 1er octobre 2004) est un photographe de mode et un portraitiste américain.

Récit d'une rencontre

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Dans Photo-Ciné-Revue de septembre 1969, Thierry Davoust rapporte les conditions dans lesquelles il a pu rencontrer Richard Avedon. Loin d'être « protégés » par toute une série de secrétaires et d'autres personnes formant de véritables barrages empêchant tout contact rapide, les photographes états-uniens sont facilement accessibles et savent se rendre disponibles pour leurs visiteurs. Dix minutes suffisent à Thierry Davoust pour être introduit auprès du « Maître ». Il découvre un homme jeune, affable, détendu, qui ne peut pas lui accorder plus d'une heure mais souhaite poursuivre la conversation et l'invite donc le dimanche suivant dans sa maison de campagne.

En France, non seulement il est difficile d'obtenir plus de cinq minutes d'entretien, mais il faut pour cela patienter parfois plusieurs semaines. Aux États-Unis, on compte davantage sur les rencontres pour obtenir des idées, on fait davantage confiance aux gens, on croit moins aux diplômes qu'aux travaux concrets, mais c'est à chacun de prouver qu'il a de la valeur. Le monde de la photographie américaine ne laisse pas de place à la médiocrité, c'est pourquoi les photographes sont souvent très spécialisés dans des domaines comme la mode, le portrait, la nature morte, etc. « On ne peut pas tout faire bien ». Les meilleurs sont très sollicités, gagnent beaucoup d'argent, mais ils doivent constamment se renouveler sous peine de passer en peu de temps de la gloire à la ruine. Ce sont des artistes, mais ils sont insérés dans la mécanique implacable des affaires.

Le premier contact de Thierry Davoust avec Richard Avedon se fait en toute simplicité. Le studio où il travaille pour Harper's Bazaar est grand, mais sans excès, et surtout fort bien doté en matériel d'éclairage électronique. Ce matériel est souvent « bricolé » pour être mieux adapté aux méthodes de travail du photographe. On y trouve aussi en permanence, pour les visiteurs et les clients, mais aussi pour le personnel, du café, des pâtisseries et des bonbons. Au moment de l'arrivée d'Avedon sur le plateau, les châssis de la chambre Sinar ont été chargés par les assistants, les mannequins sont maquillés, les éclairages sont réglés, le photographe est rendu nerveux par la recherche de l'instant précis où il doit déclencher, et il ne perd pas de temps ni d'énergie dans des manipulations techniques nécessaires mais fastidieuses, laissant ce travail aux employés.

Les séances de prise de vue ne durent jamais plus de 45 minutes ou d'une heure. Avedon estime qu'au-delà de cette durée, il ne peut plus donner le meilleur de lui-même. C'est pourquoi il s'arrête souvent pour se reposer ou fumer une cigarette ; pendant ce temps, les assistants transforment le plateau et le photographe peut revenir avec un regard neuf.

C'est d'ailleurs pour rester au meilleur niveau que Richard Avedon se livre, deux fois par semaine, à des travaux de recherches personnelles, en utilisant entre autres toutes les nouvelles techniques disponibles. Ces photos sont réunies dans des livres ou publiées dans les revues spécialisées, ce qui permet de susciter de nouvelles commandes.

  • DAVOUST, Thierry .- Réflexions d'un prix Niépce sur un grand photographe américain. In : Photo-Ciné-Revue, septembre 1969, pp. 359-361.

Galerie de photographies

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