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Photographie/Personnalités/D/André Adolphe Eugène Disdéri

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André Adolphe Eugène Disdéri (Paris, 28 mars 1819 - 4 octobre 1889) était un photographe français, souvent considéré à plus ou moins juste titre comme l'inventeur de la photographie à clichés multiples, dont on trouve aujourd'hui une forme moderne dans les cabines automatiques dites Photomaton.

Napoléon Eugène Bonaparte par Eugène Disdéri

Disdéri fut successivement (commis-voyageur, fabricant de lingerie, bonnetier, marin,... selon des sources pas forcément fiables) avant d'ouvrir à Brest, fin 1846, un établissement de photographie que sa femme tint plus tard, une fois qu’ils furent séparés. Après avoir exercé diverses activités, il partit dans le sud de la France et s'installa comme photographe à Nîmes. Revenu à Paris en janvier 1854, il y ouvrit un des plus importants studios de photographie de l'époque, situé au 8 Boulevard des Italiens et qui compta jusqu'à une centaine d'employés.

Disdéri fit breveter en 1854 un appareil photographique capable de prendre jusqu'à douze photographies sur une seule plaque de verre, réduisant ainsi le coût des prises de vues et permettant, de ce fait, l'accès du studio au plus grand nombre. Les photographies obtenues par ce procédé avaient un format de 65 x 110 mm, dit « carte de visite ». Il est aujourd'hui à peu près certain que l'idée en revient en fait à un photographe marseillais, Louis Dodéro.

On raconte qu'en 1859, Napoléon III, partant vers l'Italie à la tête de son armée, s'arrêta dans la boutique de Disdéri pour s'y faire tirer le portrait. L'anecdote se répandit dans tout Paris et l'heureux photographe bénéficia ainsi d'une extraordinaire publicité, n'hésitant pas à agrémenter sa signature du titre de « photographe de l'empereur ». L'engouement fut tel que nombre de studios ouvrirent et se mirent à pratiquer cette technique, réalisant des centaines de millions de cartes de visite ; il est remarquable que ce succès, amorcé sous le second empire, se soit poursuivi jusqu'après la guerre de 1914-18.

Disdéri fut reconnu photographe officiel de la Cour de l'Empereur avant de devenir le photographe attitré de nombreuses cours d'Europe ; il amassa rapidement une fortune considérable. Sur la liste de ses nombreux clients on pouvait trouver de nombreuses personnalités comme la princesse de Metternich, épouse de l'ambassadeur d'Autriche, le baron Salomon de Rothschild, la comtesse Hatzfeld et bien d'autres personnalités, comme on peut le voir dans la galerie d'images ci-dessous. Il fut aussi le photographe officiel de l'Exposition universelle de 1855.

En 1862, il publia L'Art de la photographie, affirmant que la photographie était un art au sens plein du terme et non un simple moyen de reproduire la réalité à des fins scientifiques ou techniques. Devenu riche, il fit construire à Rueil-Malmaison, avenue Paul Doumer, une maison qui existe toujours.

Après l'écrasement de la Commune de Paris, en 1871, il prit de nombreux clichés des corps des fusillés.

Après avoir dépensé sa fortune, il s'exila en Égypte puis revint à Paris où il mourut ruiné, dans une institution, en 1889.

Galerie de photographies

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pour en savoir plus : voir les photographies de Disdéri sur Wikimedia Commons
  • AUBENAS, Sylvie .- Le petit monde de Disdéri. In : Études photographiques [bulletin de la Société française de photographie], n° 3, novembre 1997. (ISBN 2-9119-6103-X)
  • HARMANT, Pierre G. .- Documents pour l'histoire, Disdéri ou Dodero. In Photo-Ciné-Revue, janvier 1970, pp. 2-4.
  • ROUILLÉ, André .- La Photographie en France, textes et controverses : une anthologie 1816-1871. Paris, Macula, 1989. (ISBN 2-8658-9021-X)
  • Dictionnaire de la photo .- Paris, Larousse, 1996. (ISBN 2-0875-0014-9[à vérifier : ISBN invalide])
  • Histoire de Voir, Tome 1, de l'invention à l'art photographique (1839-1880) .- Paris, CNP, collection Photo Poche n° 40, 1989. (ISBN 2-8675-4057-7)