Photographie/Personnalités/H/Lucien Hervé
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Bibliographie
■ préface - SOMMAIRE COMPLET ■ notions fondamentales et conseils pour les débutants ■ aspects esthétiques, thèmes photographiques ■ références scientifiques ■ photométrie, colorimétrie, optique ■ appareils, objectifs, éclairage, accessoires, entretien ■ procédés chimiques ■ procédés numériques ■ caractéristiques physiques des images, densité, netteté ■ compléments techniques et pratiques ■ photographie et vie sociale, histoire, enseignement,institutions, droit... |
Biographie
[modifier | modifier le wikicode]Lucien Hervé, de son vrai nom László Elkán, né le 7 août 1910 à Hódmezővásárhely (Hongrie), dans une famille juive et bourgeoise, s'est éteint le mardi 26 juin 2007 à Paris, à l'âge de 96 ans, après une courte hospitalisation. Il était surtout connu pour ses photos d'architecture, domaine dans lequel il excellait.
Le jeune László Elkán souhaitait devenir pianiste et pendant ses études secondes à Budapest, il jouait jusqu'à 5 heures par jour. Par la suite, il suivit des cours de dessin à Vienne. Installé en France en 1929, il occupa divers emplois et devint, grâce à sa formation artistique, modéliste pour le couturier Jean Patou. Par la suite, ses activités syndicales et politiques l'éloignèrent du milieu de la mode.
En 1938, naturalisé Français et devenu journaliste, il fut amené à remplacer un cousin photographe, ce qui lui donna l'occasion de s'essayer à la prise de vue et au tirage. Au début de la guerre, il fut fait prisonnier à Dunkerque et transféré en Prusse orientale. Après avoir réussi à s'évader, il rejoignit les rangs de la Résistance sous le nom de combat de Lucien Hervé, nom qu'il garda par la suite.
En 1947, encouragé par sa femme Judith, il reprend la photographie et travaille pour divers magazines comme France-Illustration et Point de Vue. Parti à Marseille pour photographier le chantier de la Cité Radieuse construite par Le Corbusier, il prend 650 photos en une seule journée et les montre à l'architecte qui le convainc de persévérer dans cette voie. Tous deux feront équipe jusqu'à la mort de Le Corbusier en 1965, mais Lucien Hervé a aussi travaillé pour d'autres architectes célèbres, par exemple Oscar Niemeyer, Alvar Aalto ou Marcel Breuer. On lui doit aussi des portraits d'artistes comme Fernand Léger ou Henri Matisse ainsi que des photographies de reportage ou de paysage. L'élément humain prend très souvent une place importante dans ses œuvres.. À travers une sélection de 200 photographies, l'exposition organisée à Bruxelles en 2005 par le Centre International pour la Ville, l’Architecture et le Paysage (CIVA) donna aux visiteurs l'occasion de dépasser l'idée selon laquelle Lucien Hervé était seulement un photographe d'architecture. Je m'intéresse aux rapports humains, disait-il. Je photographie lorsque je sens une injustice contre l'homme ou lorsque celui-ci se retrouve seul contre son entourage. Ses photographies les plus émouvantes montrent par exemple un enfant esclave à Delhi, en 1955, ou l'ombre portée d'un ouvrier chargé d'un seau de ciment lors de la construction de la Cité Radieuse, en 1949, façon très personnelle d'évoquer la condition ouvrière de cette époque. Beaucoup sont peuplées de personnages, des enfants, des passants, des cyclistes, des couples, ...
Le style très personnel de Lucien Hervé est caractérisé par des contrastes violents, des taches noires et des zones claires aux contours très marqués, des jeux incessants d'ombres et de lumières. Il n'a jamais cessé d'expérimenter de nouvelles idées, indépendamment de toute norme, recadrant largement ses clichés lors du tirage ou exploitant toutes les ressources de la contre-plongée.
Dans ses photos d'architecture, il va bien au-delà des seuls aspects techniques et n'hésite pas à regarder les choses avec un œil critique. Le rôle d'une photographie, affirmait-il, est aussi de dénoncer des faiblesses, parfois chez les plus grands. [...] Je pressentais en photographiant la cathédrale de Brasília ce que l'on pouvait faire pour l'enlaidir. Et aussi bon que soit Oscar Niemeyer, je sentais en lui la possibilité de faire du Saint-Sulpice, alors même que la structure de la cathédrale était magnifique et se suffisait à elle-même. Le fait d'accepter d'ajouter à cette église des vitraux coloriés lui ajoutait quelque chose de décadent.
Lors des Rencontres Internationales de la Photographie, à Arles, en 1999, une importante exposition des travaux de Lucien Hervé a eu lieu à l’Abbaye de Montmajour, sous le titre Le Beau court la rue. D'autres expositions ont été organisées en 2000 par les Galeries Camera Obscura et Agnès B. On doit à Olivier Beer une importante bibliographie publiée en 2001 par les Éditions du Seuil.
Expositions
[modifier | modifier le wikicode]- 2013 : Paris, Galerie Camera Obscura, 268 boulevard Raspail, du 22 Mars au 11 Mai.
Bibliographie
[modifier | modifier le wikicode]- BEER, Olivier .- Lucien Hervé : l'homme construit .- Paris, Éditions du Seuil, 2001 (collection L'œuvre photographique) .- ISBN : 2020490439
- GUILLOT, Claire .- Lucien Hervé. In : Le Monde , mardi 10 juillet 2007
- OLLIER, Brigitte .- Dernière épreuve. In : Libération, 28 juin 2007
- BERGDOLL, Barry, BOONE, Véronique et PUTTEMANS, Pierre .- Lucien Hervé. L'œil de l'architecte .- Bruxelles, Centre International pour la Ville, l’Architecture et le Paysage (CIVA), 2005 [1]
- Brasilia, Chandigarh, Le Havre, portraits de villes [ouvrage collectif sous la direction d'Annette Haudiquet] .- Paris, Éditions Somogy, 14 juin 2007, 160 p., 145 ill., 246 x 280 mm. (ISBN 2757200933 et 978-2757200933)