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Photographie/Acquisition des images/Généralités

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Systèmes analogiques et systèmes numériques

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Contrairement aux appareils « conventionnels » qui enregistrent des images sur des films argentiques, par des procédés chimiques, les appareils numériques permettent d'acquérir, de traiter et de mettre en mémoire les images de façon électronique et magnétique.

Avant d'être appliquées à la photographie, les techniques numériques ont été largement appliquées dans le domaine des instruments de mesure et des enregistrements musicaux. Elles permettent de stocker des masses d'information énormes sous de très petits volumes. Pour comprendre la différence fondamentale qui existe entre les techniques analogiques et numériques, on peut se risquer à comparer les premières à un plan incliné et les secondes à un escalier.

Sur un plan incliné, on peut se tenir à n'importe quel niveau, l'altitude à laquelle on se trouve peut donc varier de façon continue ; sur un escalier, en revanche, les altitudes caractérisant les niveaux des marches sont caractérisées par des valeurs variant de façon discontinue, encore qualifiée de « discrète ». À priori, les systèmes analogiques contiennent donc une information plus riche en nuances que les systèmes numériques. Cependant, si l'écart entre deux valeurs successives d'une variable numérique est suffisamment faible pour échapper à nos sens, nous aurons l'illusion d'une variation continue.

La question de cet écart ultime, auquel il faut s'arrêter pour définir la « finesse » avec laquelle un enregistrement numérique peut traduire une information, est un problème essentiel. Par ailleurs, chacun de nous a un jour ou l'autre converti des valeurs analogiques en valeurs numériques. Lorsque nous regardons l'aiguille d'un indicateur de vitesse sur le tableau de bord d'une automobile, nous concluons par exemple que nous roulons à 98 km/h, ou à 99 km/h, ou à 100 km/h, en négligeant les valeurs intermédiaires. L'aiguille indique la vitesse de façon analogique, elle peut tourner de n'importe quel angle, mais nous traduisons sa position par une valeur arrondie au nombre de km/h le plus proche. Sur les véhicule équipés d'affichages numériques, c'est le calculateur de bord qui se charge de faire l'arrondi et il suffit de trois chiffres, un pour les centaines, un pour les dizaines et un pour les unités, pour que nous puissions obtenir une valeur numérique satisfaisante. De toute manière, afficher une vitesse telle que 98, 248 637 km/h serait à la fois illusoire et inutile. Illusoire, parce que le rang du 7 final indique que la mesure de la vitesse se fait au mm/h près, donc avec une précision que les indicateurs de vitesse des automobiles sont bien loin d'atteindre, et inutile, pour des raisons évidentes ; en outre, cette avalanche de chiffres rendrait bien évidemment l'affichage difficile à lire.

Avantages et inconvénients

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L'image argentique, qu'elle soit sous forme d'un négatif ou d'un positif, a pour principal avantage d'être immédiatement lisible, le seul outil éventuellement nécessaire étant une loupe. L'image numérique n'est pas virtuelle, comme on l'affirme trop souvent à tort, puisqu'elle est inscrite sur un support. En revanche, son observation directe sur ce support n'est pas possible, il faut impérativement passer par un système de lecture avant qu'elle s'affiche sur un écran ou s'imprime sur une feuille de papier ; le photographe devient donc très dépendant des techniques et obligé de suivre leurs évolutions, ce qui ne va pas sans provoquer de multiples interrogations à propos de l'avenir des archives importantes.

Il est toujours très difficile de copier fidèlement les enregistrements analogiques. En effet, quel que soit le procédé utilisé, il se produit toujours des altérations, des distorsions de l'information originale, de sorte que la copie présente toujours des différences significatives avec l'original, malgré toutes les précautions que l'on peut prendre. Les adeptes de la diapositive, par exemple, connaissaient bien l'extrême difficulté d'obtenir de bons duplicata. L'adage selon lequel les meilleurs duplicata étaient ceux que l'on faisait au moment de prise de vue était donc parfaitement justifié, à ceci près qu'il était plus facile de respecter cette prescription pour une photographie de paysage que pour le reportage d'une compétition sportive.

Certains photographes ont été jusqu'à affirmer qu'ils pouvaient obtenir des duplicata de diapositive meilleurs que l'original. C'est vrai que la montée du contraste entre la copie et l'original permettait parfois d'obtenir des images aux couleurs plus saturées et donc plus agréables et séduisantes. En revanche, il est alors faux de parler de duplicata...

Avec le numérique, ce problème a disparu, puisque les fichiers d'images peuvent passer sans aucune modification d'un support à un autre, de la carte mémoire de l'appareil à un disque dur d'ordinateur ou à un cédérom ; on peut de ce fait les dupliquer théoriquement à l'infini en obtenant des copies absolument identiques à l'original.

Nouvelles possibilités

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Les images numériques comportent de nombreuses métadonnées (les données Exif) qui correspondent aux divers paramètres de la prise de vue. Sur les images argentiques, on ne pouvait guère enregistrer que la date et l'heure, dont l'inscription se faisait d'ailleurs directement, et désagréablement, sur l'image.

Les appareils numériques permettent aussi d'enregistrer des commentaires sonores ou des séquences vidéo, ce qui nécessitait auparavant une caméra cinématographique, avec tous les inconvénients associés.

La possibilité de contrôler immédiatement le résultat, tout au moins d'en avoir un rapide aperçu, permet de rectifier rapidement les paramètres d'une prise de vue et de recommencer, si toutefois la nature du sujet le permet. Les images manifestement ratées peuvent être détruites immédiatement, sans consommation supplémentaire de matériel, tandis que les images ratées sur film étaient bien sûr, de toute manière, des images déjà payées.

Coût, en argent et en temps

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Les techniques numériques ont supprimé les dépenses correspondant à l'achat des surfaces sensibles et à leur traitement, ce qui conduit beaucoup de photographes à multiplier les prises de vues, d'autant que la production d'images ratées est désormais sans effet sur les finances de leurs auteurs.

Cependant, les appareils numériques restent relativement chers, du moins du côté des haut de gamme, et leur durée de vie est finalement très limitée. Les appareils datant de quelques années sont pratiquement irréparables, compte tenu de l'apparition de nouveaux modèles moins chers et plus riches de possibilités. Du côté des appareils reflex, les récents changements de format font le désespoir de ceux qui ont investi dans des gammes d'objectifs à l'avenir incertain.

Pour ceux qui prennent relativement peu de photos, les techniques argentiques ont sans doute encore un certain intérêt. C'est d'autant plus vrai que les prix des appareils argentiques d'occasion se sont, à quelques exceptions près, littéralement effondrés depuis quelques années.

La nécessité de donner aux images des supports physiques fiables amène à d'autres dépenses. Même si leur coût baisse énormément depuis quelques années, les disques durs représentent de toute manière un investissement non négligeable, d'autant que leur durée de vie est limitée et que les méthodes de sauvegarde multiplient les frais de fonctionnement.


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