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Photographie/Objectifs/Objectifs pour la macrophotographie

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Généralités

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Nous rappellons que le domaine de la macrophotographie commence lorsque l'image obtenue sur la surface sensible, film ou capteur, est au moins aussi grande que le sujet photographié. Autrement dit, le grandissement est au moins égal à 1 ou, si l'on préfère, le rapport de reproduction vaut au moins 1:1 et souvent beaucoup plus. Cette définition fait intervenir inévitablement le format de la surface sensible, comme nous l'expliquons dans l'article spécialisé.

Les objectifs pour usages généraux ne permettent pas de s'approcher très près des sujets. Ils offrent généralement une distance minimale de mise au point de 8 à 12 fois plus grande que leur distance focale, ce qui donne environ 50 cm pour un objectif standard de 50 mm (en 24 x 36), 30 cm pour un 28 mm, 3 m pour un téléobjectif de 300 mm, etc. Autrement dit, pour ces objectifs, le grandissement varie de 0, pour la mise au point sur l'infini, jusqu'à 0,1 environ. Le rapport de réduction est alors au mieux de 1:10.

Le domaine des rapports de grandissement allant de 0,1 à 1, donc des rapports de reproduction situés entre 1:10 et 1:1, est celui de la photographie rapprochée ou proxiphotographie.

Différents domaines et la façon de les couvrir

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Photographie généraliste

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C'est, comme nous l'avons dit, le domaine des objectifs classiques, dont on se servira pour les paysages, les photos de famille, les enfants, les animaux de compagnie, chiens et chats, la plupart des objets de la vie courante.

De la photographie généraliste à la photographie rapprochée

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Il existe grosso modo trois façons d'atteindre, sans changer d'objectif et sans utiliser d'accessoires spéciaux, à la fois le domaine de la photographie généraliste et celui de la photographie des petits objets, bibelots, statuettes, fleurs, pièces de monnaie, papillons, gros insectes... :

  • régler son appareil numérique compact en position « macro » : les résultats varient de médiocre à excellent selon les modèles, mais comme nous l'expliquons dans l'article spécialisé il ne s'agit en aucun cas de véritable macrophotographie.
  • utiliser l'un des zooms dits abusivement « macro » qui possèdent une position spéciale permettant, selon les modèles, d'atteindre des grandissements de 0,2 ou 0,25 (rapports de reproduction de 1:5 à 1:4). Cette façon de faire peut constituer un bon dépannage, mais conduit rarement à un niveau de qualité optimal. De plus, le rapport 1:2 reste inaccessible et bien sûr, a fortiori, il en va de même pour les rapports supérieurs. On est loin ici de la véritable macrophotographie.
  • utiliser un objectif spécial, dit objectif « macro ». Selon les modèles, la mise au point s'étendra de l'infini au rapport 1:2 (grandissement 0,5) ou de l'infini au rapport 1:1 (grandissement 1). Les premiers sont généralement vendus avec un tube allonge additionnel qui leur permet de couvrir la gamme des grandissements allant de 0,5 à 1. Sans tube allonge, la mise au point se fait de l'infini au rapport maximal, en utilisant le tube allonge on atteint le rapport de grandissement le plus grand mais on perd la mise au point à l'infini.

De la photographie généraliste à la véritable macrophotographie

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Les objectifs permettant d'obtenir, sans accessoire additionnel, des grandissements allant de 0 (mise au point sur l'infini) à des valeurs supérieures à 1 (véritable macrophotographie) sont rarissimes. Une des plus notables exceptions est un objectif fabriqué par Canon l'exceptionnel objectif MP-E 65 mm qui permet d'atteindre directement le rapport 5:1.


Particularités des objectifs « macro »

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Particularités optiques et mécaniques

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Quelle que soit leur conception, les objectifs « macro » sont calculés spécialement pour procurer des images de la plus grande qualité possible aux plus forts grandissements. En particulier, la courbure de champ et la distorsion sont normalement quasi absentes, ce qui permet entre autres de reproduire des documents dans les meilleures conditions possibles. Cette qualité les distingue en particulier des zooms « macro », dont les images sont parfois très « piquées » mais rarement exemptes de distorsion.

Objectifs simples sans mise au point

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Il s'agit d'objectifs en monture dite « courte » qui sont destinés à être montés sur des appareils munis de soufflets. C'est l'allongement plus ou moins grand du soufflet qui permet de faire varier à la fois la mise au point et le grandissement. La plupart des grandes marques ont produit de telles optiques, mais ces modèles ont aujourd'hui pratiquement disparu des catalogues. L'une des gammes les plus célèbres est celle des objectifs Luminar produits par Carl Zeiss : leurs focales s'étageaient de 16 à 100 mm et l'on pouvait les monter aussi bien sur des microscopes que sur des appareils photographiques, moyennant bien entendu les bagues d'adaptation ad hoc. Les rapports 10:1 ou même 16:1 étaient à leur portée. On les trouve parfois d'occasion, mais il n'est pas forcément facile de trouver les bagues qui permettent de les adapter sur les appareils modernes.

Ces objectifs possèdent généralement un petit nombre de lentilles, ce qui était essentiel à une époque où les traitements anti-reflets étaient à leurs débuts. Les versions les plus modernes présentent un contraste d'image particulièrement élevé, en raison du très faible nombre d'images parasites et de reflets produits sur les interfaces air-verre.

Objectifs à mise au point « externe »

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Comme les précédents, ces objectifs ont une formule optique relativement simple et un faible nombre de lentilles. Leur particularité se situe uniquement au niveau de leur monture, qui autorise un déplacement global, d'amplitude relativement importante, de l'ensemble du bloc optique. Pour des raisons purement mécaniques, il est rare que l'on puisse atteindre, par ce procédé, des rapports de reproduction dépassant 1:2. Il faut donc, pour atteindre le rapport 1:1, ajouter des tubes-allonges, ce qui fait perdre la mise au point sur l'infini.

Objectifs à mise au point « interne »

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La plupart des objectifs « macro » disponibles depuis le début des années 2000 sont munis de dispositifs de mise au point permettant d'associer au déplacement global du bloc optique un déplacement d'une partie des lentilles. Pour atteindre les plus forts rapports de grandissement, on associe donc l'éloignement des lentilles par rapport à la surface sensible à une diminution parfois très importante de la distance focale. Il s'agit donc, à proprement parler, de « zooms », même si les vendeurs ne sont pas très bavards à ce sujet.

La mise au point interne ne facilite évidemment pas les calculs d'optique, dans les cas où ils sont nécessaires, car rien ne peut être fait sans une connaissance précise de la loi de variation des focales. Ce principe de construction peut présenter certains avantages sur le terrain, car il permet de conserver un angle de prise de vue à peu près constant : en effet, cet angle est diminué lorsque l'on augmente le tirage et augmenté lorsque la distance focale diminue, il se produit donc une certaine compensation qui peut contribuer à faciliter le cadrage, le suivi d'un sujet mobile, etc. La diminution progressive de la distance focale permet de réaliser des objectifs moins encombrants et probablement moins coûteux pour les fabricants mais en revanche elle ne facilite pas la photographie de certains sujets farouches, comme certains papillons, car elle oblige à s'en rapprocher davantage que si l'on utilisait une focale fixe (il arrive qu'un objectif de focale annoncée 90 mm, par exemple, devienne en fait un objectif de 65 mm ou moins après qu'on l'a réglé au rapport 1:1.

Le grandissement est une donnée dont la connaissance est souvent beaucoup plus importante que celle de la distance de mise au point. Sa valeur, ou celle du rapport de reproduction, est donc fort logiquement indiquée par une graduation spéciale. Dans de nombreuses situations, les adeptes de la photographie rapprochée sont amenés à fixer a priori le grandissement, puis à faire la mise au point, sans rien toucher d'autre, en s'éloignant ou en se rapprochant du sujet.

Diaphragme et profondeur de champ

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L'étendue en profondeur de la zone de mise au point diminue très rapidement au fur et à mesure que le grandissement augmente. Autrement dit, plus on veut photographier de près, plus la profondeur de champ diminue. Une étude détaillée de cette question figure dans le chapitre consacré à la photographie rapprochée.

Contrairement à ce qui se passe dans le cas de la photographie généraliste, l'œil perd d'autant plus ses repères visuels que le point de vue est plus rapproché par rapport au sujet. Il en résulte que la profondeur de champ devient pratiquement indépendante de la distance focale. En revanche elle dépend très fortement du format de la surface sensible et plus encore de l'ouverture du diaphragme. Une fois le matériel et le grandissement fixés, cette ouverture est le seul paramètre que l'on puisse encore régler.

La plupart des objectifs destinés à la photographie généraliste ne ferment guère au-delà de f/16 ou f/11. Les objectifs « macro » ferment au contraire bien davantage, les ouvertures f/22 et f/32 sont fréquemment atteintes et l'on trouve parfois f/45 ou même f/64. Toutefois, l'augmentation de profondeur de champ se paie alors au prix fort par une diminution drastique de la luminosité et par une baisse de la qualité optique due à la diffraction, un phénomène physique qui tient à la nature même de la lumière et qu'il est absolument impossible d'éviter.

Modes de mise au point : manuelle ou « autofocus » ?

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La quasi totalité des objectifs macro permet de disposer de la mise au point automatique. Cependant, ce perfectionnement est rarement utile dans le cas de la photographie rapprochée ou de la véritable macrophotographie, car le changement de la distance de mise au point fait varier très vite le cadrage, surtout pour les grandissements importants. En outre, l'appareil a souvent tendance à faire la mise au point sur l'arrière-plan et non sur le sujet rapproché que l'on veut mettre en évidence.

Afin d'éviter cet inconvénient, certains objectifs macro présentent un dispositif de limitation de l'étendue de la mise au point.

D'une manière générale il est bien préférable de choisir d'abord le grandissement en fonction des dimensions de la surface sensible utilisée et de la taille du sujet, puis de réaliser la mise au point en s'approchant ou en s'éloignant plus ou moins du sujet. Avec un format de 24 x 36 mm, par exemple, si l'on veut qu'un papillon d'envergure 60 mm donne une image de 15 mm sur le film ou le capteur, on fixera un grandissement de 0,25 ou, si l'on préfère, un rapport de reproduction de 1:4. Avec la même composition d'image et un capteur demi-format de 18 x 24 mm, la taille de l'image à obtenir ne sera plus que de 7,5 mm, avec un rapport de 1:8. Comme on le voit facilement sur cet exemple, plus les dimensions de la surface sensible diminuent, plus on s'éloigne du domaine de la macrophotographie.

Ceci dit, les objectifs macro ne servent pas uniquement à photographier des puces ou des pâquerettes, puisque leur zone de mise au point s'étend jusqu'à l'infini. C'est ainsi que les objectifs de 90 mm associés au format 24 x 36 sont souvent très intéressants pour réaliser des portraits. Pour de telles utilisations, la mise au point automatique redevient un atout important.


à suivre...