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Photographie/Traitements argentiques monochromes/Développement des films monochromes

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Traitements argentiques monochromes
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Généralités

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Développer soi-même ses films noir et blanc ne présente pas de difficulté particulière et vous aurez toujours intérêt à assurer vous-même cette opération, sauf si vous pouvez disposer des services d'un laboratoire capable d'assurer cette opération dans des conditions vraiment optimales, ce qui est loin d'être toujours le cas.

On pouvait trouver voici quelques années trois sortes de films noir et blanc :

  • les films « classiques » qui procurent des images négatives formées d'argent métallique ; ce sont les plus courants et on les trouve encore très facilement dans le commerce, même si la gamme disponible a tendance à se restreindre.
  • les films chromogéniques qui procurent des images négatives formées de colorants, après élimination complète des sels d'argent ; ces films doivent être traités dans des bains identiques ou analogues à ceux que l'on utilise pour les films négatifs couleurs, les photographies peuvent être tirées dans les tireuses couleurs habituelles.
  • les films inversibles qui procurent des diapositives en noir et blanc, après un premier développement et un traitement d'inversion. Ces films ont presque totalement disparu du commerce mais il est possible d'obtenir des diapositives en noir et blanc avec certains films « négatifs » traités spécialement.

La plupart des films « négatifs » noir et blanc sont de type panchromatique, c'est-à-dire qu'ils possèdent une sensibilité étendue à toutes les couleurs de la lumière visible. Ce sont eux que vous devez utiliser de préférence si vous souhaitez un rendu des valeurs aussi proche que possible de la vision humaine. Vous trouverez aussi pour des applications techniques particulières des films orthochromatiques sensibles au bleu et au vert, mais pas au rouge, des films non chromatisés qui ne sont sensibles qu'au bleu et des films infrarouges dont la sensibilité s'étend du côté des grandes longueurs d'onde dans le domaine du proche infrarouge, jusque vers 900 nm.

Le processus de traitement est le même pour tous ces films mais certains nécessitent quelques précautions particulières qui sont bien sûr signalées par les fabricants.

Le matériel pour amateurs

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Il est réduit à sa plus simple expression : une cuve à développement, quelques flacons pour stocker les produits, une éprouvette graduée pour la préparation des bains, un thermomètre suffisamment précis, un entonnoir, ainsi que quelques pinces spéciales ou des crochets bricolés permettant de suspendre les films.

La cuve à développement

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Les modèles les plus courants sont en matière plastique noire, de type bakélite ou autre, mais on en trouve également en acier inoxydable. Le film est généralement enroulé dans une spirale de matière plastique ou d'acier inoxydable. Dans certaines cuves, aujourd'hui disparues du commerce, il était enroulé en même temps qu'une bande souple gaufrée (cuves Souplinox fabriquées par la société Inox).

L'enroulement des films en même temps que les bandes souples ne présente aucune difficulté particulière dans l'obscurité complète, en revanche le chargement des cuves à spirales est un peu plus compliqué, surtout dans le cas des films de moyen format 120 ou 220. Vous ferez donc bien de vous entraîner à enrouler une bande de film sacrifié avant d'effectuer l'opération dans les conditions réelles.

De très nombreux modèles de cuves ont été commercialisés au cours des années. Certains d'entre eux permettaient le chargement en plein jour, d'autres étaient conçus pour ne développer qu'une partie des films, etc.

Éprouvettes graduées, pipettes, etc.

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La préparation des bains photographiques nécessite très souvent des opérations de dissolution de produits solides ou de dilution de solutions concentrées. Une éprouvette graduées vous permettra de mesurer les volumes de liquides avec une précision suffisante. Les modèles en matière plastique ne sont pas toujours de très bonne qualité, certains se tachent facilement sous l'effet des produits et tous se déforment sous l'effet de la chaleur. Les modèles en verre sont plus faciles à nettoyer mais ils nécessitent un peu plus d'attention en raison de leur fragilité.

L'usage d'une pipette ne se justifie généralement pas pour les photographes amateurs, sauf dans le cas où ceux-ci tiennent à préparer eux-mêmes certains bains particuliers à partir de produits chimiques au détail.

La température idéale de développement se situe aux environs de 20 °C, disons de 17 à 24 °C. Comme on le sait, plus la température est élevée, plus les traitements sont rapides ; en gros, la vitesse de développement double ou diminue de moitié lorsque la température augmente ou diminue de 8°C, mais l'usage de bains trop chauds présente de multiples inconvénients.

Plus que l'obtention d'une valeur précise de la température, c'est la constance de celle-ci qui est véritablement importante. Un bon thermomètre vous permettra de connaître avec précision et rapidité la température des bains, et donc d'ajuster les durées de traitement en conséquence. C'est bien entendu la durée du développement qui influence de façon déterminante la qualité de l'image négative finale. Le thermomètre est donc un élément essentiel.

Flacons pour la conservation des produits

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Si vous n'avez que très peu de films à développer, le mieux est de travailler à bains perdus, au moins pour le révélateur. Cela garantit la constance des résultats. Dans ce cas, les révélateurs qui se présentent sous forme de solutions concentrées, d'ampoules scellées ou de comprimés emballés séparément sont les plus indiqués. Le bain d'arrêt et la solution mouillante, dont le coût est dérisoire, peuvent être jetés sans que l'on ait à se poser trop de questions métaphysiques. Le fixateur est en revanche un produit qui se conserve relativement bien, vous pourrez sans inconvénient le conserver d'une séance de développement à la suivante.

Ceux qui développe régulièrement des films noir et blanc peuvent avoir intérêt à récupérer le révélateur pour le réutiliser ultérieurement. Il convient dans ce cas d'utiliser un produit permettant cette réutilisation et de protéger de toute oxydation la solution récupérée en la mettant au frais, à l'abri de la lumière et dans un récipient dont l'air peut être évacué. À chaque développement, une partie du liquide est absorbée par la gélatine du film et une autre est perdue en raison du mouillage de la cuve, de la spirale, etc. Le flacon de révélateur se vide donc progressivement. On peut bien entendu remplacer le volume perdu par introduction dans le flacon de matières inertes comme des billes de verre, ou encore insuffler un gaz inerte à l'aide d'une bombe spéciale. Le plus simple est sans doute d'utiliser des flacons souples que l'on peut plus ou moins écraser avant de les reboucher, ou encore utiliser des flacons en accordéon que l'on presse, avant de les refermer, jusqu'à ce que le liquide arrive au ras du goulot (flacons Air-Evac par exemple). Attention toutefois, ces flacons sont très difficiles à nettoyer lorsque les bains stockés ont produit des dépôts. Une autre méthode est de compléter le niveau du flacon par une solution de régénération, dont la composition spécialement étudiée est généralement très différente de celle du révélateur neuf, mais cela n'a guère d'intérêt pour l'amateur qui ne développe que de façon occasionnelle.

Pinces de suspension

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pince pour l'accrochage des films

Vous trouverez commode d'utiliser des pinces spéciales pour suspendre les films que vous mettrez à sécher. Il en existe de deux sortes, les unes munies d'un crochet ou d'un anneau de suspension retiennent le haut du film et s'accrochent sur un support, une tringle par exemple, les autres se fixent en bas et comportent généralement un lest qui permet de maintenir le film tendu pendant le séchage.

Pince-essoreuse

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L'usage d'un produit tension-actif (un « mouillant ») n'est pas toujours suffisant pour éviter la formation de dépôts lors du séchage des films. Du côté où se trouve l'émulsion il n'y a généralement pas de gros problèmes car la gélatine, qui absorbe les liquides, a tendance à résorber les gouttes présentes à sa surface. Il n'en va pas de même du côté dorsal car le support de l'émulsion n'a généralement aucun pouvoir absorbant et les gouttes qui s'y forment ont un double inconvénient : d'une part, elles laissent des dépôts minéraux sous forme de taches ou de cernes plus ou moins marqués, d'autre part, en s'évaporant, elles provoquent un léger refroidissement local qui peut suffire à modifier le pouvoir couvrant du dépôt d'argent situé sur l'autre face. Si les taches résultant d'un simple dépôt sont relativement faciles à éliminer, en revanche les zones éclaircies ou parfois assombries provoquées par le refroidissement sont indélébiles.

Il convient donc d'essorer le film que l'on met à sécher, pour éviter ces inconvénients. Certains photographes se contentent de pincer le film dans sa partie supérieure entre deux doigts, qu'ils déplacent jusqu'en bas. Cette pratique est très dangereuse en raison des risques d'endommagement de l'émulsion, très fragile lorsqu'elle est humide. Les pinces essoreuses agissent selon le même principe mais les doigts sont remplacés par des lèvres de caoutchouc agissant à la manière des essuie-glaces de voitures. Là encore, les risques pour l'émulsion sont grands, en particulier si la pince est sale, le moindre grain de poussière abrasive collé sur l'une des lèvres peut en effet rayer de façon irréparable toute la longueur du film, tant du côté gélatine que du côté support. Nous conseillons plutôt d'utiliser un tampon de papier absorbant (une feuille d'essuie-tout ménager repliée sur elle-même par exemple) pour essuyer légèrement la face dorsale du film dans un mouvement de haut en bas, lorsque le film est accroché pour le séchage. Il ne faut évidemment en aucun cas réaliser cette opération sur la face gélatinée, qui serait alors gravement endommagée.

Dans les installations industrielles importantes, les phases d'essorage sont réalisées par des jets d'air laminaires qui évitent tout contact d'éléments solides avec le film.

Le moment le plus délicat est celui du chargement de la cuve, qui doit se pratiquer dans l'obscurité complète, à moins que l'on ne possède l'un des rares modèles de cuves pouvant être chargées en plein jour. L'idéal est donc de disposer d'une chambre noire, improvisée ou non, mais de nombreuses astuces permettent de s'en passer. Dans beaucoup de maisons il existe une pièce dépourvue de fenêtre et dans laquelle on peut s'enfermer pour quelques minutes. Il faut tout de même prendre deux précautions : d'abord vérifier par un séjour prolongé dans l'obscurité (au moins 5 minutes) qu'aucune lumière ne filtre par des trous, sous la porte, etc., et bien s'assurer que personne n'aura la curiosité de venir voir ce qui s'y passe, en particulier si l'on a des enfants...

On trouvait voici quelques années des sortes de sacs ou de manchons étanches à la lumière, dans lesquels on pouvait enfermer le matériel. On passait les deux mains par des orifices munis d'élastiques assurant un serrage et une étanchéité à la lumière au niveau des poignets ou des avant-bras. Nous avons le souvenir d'avoir chargé des films dans un lit, en passant les bras sous la couette recouverte d'un anorak pour compléter l'étanchéité à la lumière.

Les autres phases du traitement peuvent se dérouler en plein jour et n'importe où, les cuves sont opaques et assurent normalement une protection parfaite du film contre toute entrée de lumière. Nous disons "normalement" car certaines cuves en matière plastique noire se révèlent plus ou moins transparentes pour l'infrarouge et il faut s'en méfier lorsque l'on traite des films sensibles à cette lumière invisible. C'est aussi le cas pour certains rideaux noirs.

Conduite pratique des opérations

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Préparation des bains

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Il n'y a généralement que trois bains pour le développement en noir et blanc :

  • révélateur :
Vous pouvez toujours le préparer à partir des produits chimiques au détail que vous trouverez (de plus en plus difficilement) dans le commerce et d'un bon formulaire, mais vous trouverez généralement plus avantageux d'opter pour des produits de grandes marques, à diluer ou prêts à l'emploi, qui sont à la fois beaucoup plus faciles à préparer et mieux appropriés aux émulsions modernes. Si vous choisissez un révélateur récupérable, vous aurez intérêt à le préparer d'avance : on conseille de s'y prendre la veille, de façon à n'utiliser la solution que lorsqu'elle parfaitement refroidie et surtout stabilisée du point de vue chimique.
  • bain d'arrêt :
C'est le plus souvent une simple dilution d'acide acétique, dont le coût est très faible, mais ce bain se conserve bien et il n'y a aucun inconvénient à le récupérer.
  • fixateur :
Ce produit se conserve bien et comme il est très chargé en produits chimiques il est vivement conseillé de le récupérer.

Attention, une erreur classique est l'inversion des flacons. Un film dont on commence le traitement dans le bain d'arrêt ou dans le fixateur n'a évidemment aucune chance de fournir à son auteur la photo du millénaire. Un très vieux truc consiste à utiliser un code de couleurs, par exemple celles du drapeau français : bleu pour le révélateur, blanc pour le bain d'arrêt et rouge pour le fixateur. Un simple morceau de toile ou de plastique adhésif fait l'affaire. Autant que possible, étiquetez les flacons et les bouchons, pour éviter toute interversion qui pourrait dégrader les produits, des traces de fixateur polluant le révélateur peuvent en effet avoir des effets désastreux.

Chargement du film

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C'est sans doute l'étape la plus délicate pour ceux qui n'ont pas l'habitude de développer leurs films, car elle doit être effectuée dans l'obscurité complète.

Si l'amorce du film a été rentrée dans la cartouche, munissez-vous d'une pince ou d'un décapsuleur pour ouvrir cette dernière et, bien sûr, d'une paire de ciseaux.

Les films de 35 mm doivent être coupés droit, autant que possible entre les perforations pour éviter de former des languettes qui peuvent s'accrocher ou se retourner et empêcher le film de s'introduire normalement dans les spirales. Vous pouvez aussi rogner légèrement les angles (sur 1 ou 2 mm) pour faciliter l'introduction.

Ne jetez pas l'amorce que vous aurez coupée, elle va servir par la suite au contrôle du fixage.

Les films de format 120 ou 220 doivent être séparés de leur papier protecteur, en prenant bien garde de ne jamais toucher avec les doigts le côté émulsion. Le rognage des angles est une quasi nécessité pour une introduction aisée dans les spirales.

Selon le type de cuve utilisé, l'avance du film se fait par deux languettes flexibles que l'on presse alternativement en même temps que l'on fait tourner l'une des joues des spirales par rapport à l'autre, ou alors par un système de billes qui assure le coincement du film d'un côté ou de l'autre pendant cette rotation, rendant tout retour en arrière impossible. Une fois que le film est presque entièrement enroulé, coupez-le pour le séparer de la bobine centrale ou du chargeur et terminez l'introduction. Il vous reste alors à introduire la spirale portant le film dans la cuve et à bien refermer celle-ci pour éviter toute rentrée de lumière.

Dans la plupart des cas, les petites cuves permettent de développer deux films à la fois, certaines n'en acceptent qu'un, tandis que d'autres ont une hauteur beaucoup plus grande et peuvent recevoir 5 ou 6 spirales pleines en même temps. Attention, si vous traitez simultanément plusieurs films, assurez-vous que leurs temps de développement sont identiques dans le révélateur utilisé, à la température prévue pour le traitement. En général, ces temps varient assez considérablement d'une marque à une autre et, pour une même marque, d'un type de film à un autre.

Une fois la cuve chargée et dûment refermée, vous pouvez réaliser les opérations suivantes en plein jour, les cuves étant conçues pour que l'on puisse les remplir et les vider sans qu'il soit nécessaire de les ouvrir.

Introduction du révélateur

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Il est parfois conseillé d'effectuer un mouillage préalable du film à l'eau pure, afin de provoquer le gonflement de la gélatine avant l'introduction du révélateur. Cette opération ne présente généralement aucun intérêt particulier mais elle n'est pas sans conséquences sur le déroulement du développement. En effet, le mouillage préalable accélère quelque peu le développement dans les révélateurs très concentrés mais ralentit au contraire considérablement l'action des révélateurs très dilués. Par ailleurs, la substitution du révélateur à l'eau nécessite une très forte agitation, faute de quoi les différences de concentration des produits peuvent provoquer des irrégularités de développement non négligeables et rendre les films inutilisables.

Une fois que vous aurez versé le révélateur dans la cuve, jusqu'à la remplir, agitez énergiquement le film pendant une trentaine de secondes. Cette agitation permet d'être sûr que le film est entièrement mouillé par le révélateur ; elle a aussi pour but de décoller toutes les bulles d'air qui pourraient être fixées à la surface de l'émulsion, empêchant localement le développement et produisant des zones claires traduites plus tard sous forme de taches noires sur le tirage positif.

Par la suite, sauf exceptions, la meilleure manière d'agiter la cuve est de procéder par retournement, par exemple deux fois toutes les minutes ou, si le temps de développement est très long, toutes les deux minutes. L'agitation est indispensable pour maintenir l'homogénéité du révélateur, qui s'épuise localement d'autant plus vite que les zones voisines ont été plus fortement insolées. Sans elle, les courants de convection qui se produisent dans le bain provoqueraient l'apparition de défauts connus sous le nom de « coulures ». Par ailleurs, elle influence considérablement la vitesse de développement et il est très important de respecter autant que possible les mêmes modalités d'agitation pour tous les films d'une même série.

Certains révélateurs comportent deux bains séparés qu'il faut faire agir successivement, sans aucun lavage intermédiaire. Il faut alors répéter les opérations de remplissage et de vidange de la cuve, ce qui ne demande pas un effort intellectuel ou physique considérable, seulement un peu de soin et une surveillance vigilante du chronomètre.

Attention aux variations de température, surtout avec les révélateurs qui agissent lentement. En cas de variation significative pendant le traitement, n'hésitez pas à faire varier en conséquence la durée du développement. Attention aussi au fait que le développement se poursuit aussi longtemps que le film est imbibé de révélateur. Vous devez donc vidanger la cuve avant la fin du temps réglementaire et penser que celui-ci s'achève lors de l'introduction du bain suivant.

Arrêt du développement

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Suivant le cas, à la fin du développement, le révélateur est remis en bouteille ou éliminé dans l'évier. Introduisez alors rapidement le bain d'arrêt, agitez vigoureusement pendant quelques instants, puis laisser agir pendant au moins 30 s. Une prolongation de cette durée est inutile mais sans conséquence sur le résultat final. Ce bain est généralement jeté mais il peut éventuellement resservir pour le traitement des films suivants.

Les fixateurs destinés aux films étant généralement beaucoup plus concentrés que ceux que l'on utilise pour les papiers, vous ne devez pas utiliser le même produit pour les deux usages.

Les fixateurs ordinaires contenant du thiosulfate de sodium doivent agir pendant au moins 10 minutes, les fixateurs rapides contenant du thiosulfate d'ammonium ont une action plus rapide. En réalité le temps de fixage dépend de nombreux paramètres, tels que la température, l'épuisement du bain et le type de film à traiter. Les durées données ci-dessus risquent donc d'être selon les cas trop longues ou trop courtes. Un fixage excessif tend à affaiblir légèrement l'image argentique, tandis qu'un fixage trop court compromet gravement la pérennité des négatifs. C'est pourquoi nous préconisons une méthode simple pour ajuster ce temps en tenant compte simultanément de tous ces paramètres.

Lorsque vous remplirez la cuve de fixateur, veillez, avec les modèles qui le permettent, à ce que le produit apparaissent un peu au niveau de l'entonnoir qui sert au remplissage. Si ce n'est pas possible, versez un peu de fixateur dans un petit récipient que vous placerez à proximité.

Dès que la cuve est remplie, et ensuite toutes les minutes environ, pensez à agiter le produit. Placez aussi un petit morceau de l'amorce, à l'aide d'une pince, dans le fixateur, au niveau de l'entonnoir de la cuve ou dans le petit récipient auxiliaire, et relevez le temps au bout duquel il devient transparent (temps de clarification). Prolongez le fixage de la même valeur. Par exemple, si la clarification survient au bout de 3 minutes, fixez 6 minutes, vous serez alors sûr(e) que les sels d'argent non insolés seront parfaitement transformés en sels complexes solubles faciles à éliminer ensuite lors du lavage. Sauf dans quelques cas particuliers, il n'est pas raisonnable de trouver des temps de fixage supérieurs à 15 minutes : de tels temps traduiraient le fait que le fixateur est trop froid, ou plus probablement qu'il est épuisé. Les émulsions à base de grains tabulaires (Kodak T-Max, Ilford Delta par exemple) demandent des temps de fixage plus longs que ceux des émulsions « ordinaires ».

Cette opération est particulièrement importante car elle condition la conservation à long terme du négatif.

La méthode la plus simple consiste à laver par l'eau courante, introduite directement ou par un tuyau souple au niveau de l'entonnoir de la cuve. L'élimination des sels d'argent solubilisés par le fixateur est très rapide au début puis de plus en plus lente au fur et à mesure que leur concentration baisse dans la gélatine. Atteindre l'élimination totale est en fait impossible, mais en-dessous d'une certaine teneur résiduelle aucune altération n'est pratiquement à craindre.

Le lavage est d'autant plus efficace que la température est plus élevée. Pour un même résultat, le temps nécessaire peut être par exemple de l'ordre de 3 h avec de l'eau à 8 °C ou de 15 minutes à 40 °C. Avec de l'eau à 20 ou 24 °C une durée de lavage de 30 à 40 minutes est généralement considérée comme convenable, surtout si le courant d'eau est assez fort. Il convient toutefois de créer de temps en temps une certaine agitation du film pour éviter que des bulles provenant du dégazage de l'eau viennent se fixer à la surface du film et nuisent aux échanges de sels.

Une méthode beaucoup plus économique consiste à procéder en eaux renouvelées, selon le bon vieux principe des chimistes qui prétendent que trois petits rinçages valent mieux qu'un grand lavage. La pellicule est plongée pendant quelques minutes dans un volume juste suffisant d'eau tiède, que l'on renouvelle à chaque fois. Si vous utilisez cette méthode, vous devrez répéter l'opération 8 à 10 fois pour obtenir un bon résultat, avec des temps de maintien de l'ordre de 2 minutes, sous agitation. La consommation d'eau devient alors très faible mais vous devrez intervenir sans cesse.

L'efficacité du lavage devient illusoire, quelle que soit sa durée, si le fixage a été mal conduit.

Trempage dans un agent tensio-actif

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Cette opération n'est pas obligatoire mais elle vous permettra d'obtenir plus facilement des négatifs exempts de taches, cernes et autres dépôts de calcaire.

Il vous est donc conseillé de terminer le lavage dans de l'eau pure additionnée d'une très faible quantité d'un agent mouillant qui évitera la formation de gouttes au moment du séchage. Contrairement à ce qui est parfois conseillé, ne vous contentez pas de plonger le film dans ce bain puis de le retirer, car l'action du mouillant n'est pas instantanée, il faut au contraire que l'immersion dure au moins 30 s ou mieux une minute. Pour mettre toutes les chances de votre côté, vous pouvez utiliser pour ce bain de l'eau déminéralisée ou une eau minérale pauvre en calcaire, comme l'eau de Volvic par exemple.

Suspension du film et essorage

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Un exemple des dégâts qui pouvent être dus à une pince essoreuse sale ou de mauvaise qualité (cliquez pour agrandir)

Faites très attention lorsque vous sortirez le film de la spirale car à cet instant la gélatine gorgée d'eau est extrêmement fragile. Il faut ensuite l'accrocher à un support suffisamment haut (environ 1,8 m pour un négatif 24 x 36 de 36 vues) à l'aide d'une pince spéciale ou d'un crochet « maison », puis accrocher un poids à la partie inférieure pour qu'il reste bien tendu.

Nous déconseillons l'usage de pinces essoreuses, pour des raisons évoquées plus haut, mais préconisons d'essuyer lentement et délicatement la face dorsale du film, en commençant par le haut, avec un tampon absorbant qu'il faut faire glisser en un seul passage vers le bas. Si l'opération est bien conduite, aucune goutte de liquide ne reste sur le dos du film qui est alors quasi sec. Il faut bien entendu que le tampon ne peluche pas. Utiliser un mouchoir en papier replié sur lui-même un nombre suffisant de fois est une bonne idée.

Dans le doute, si vous craignez de rayer le film ou de le salir, mieux vaut ne rien faire !

Vous aurez bien entendu pris soin d'accrocher le film dans un endroit aéré, exempt de poussières. Le séchage est accéléré par la chaleur et la convection de l'air, mais vous avez tout intérêt à laisser l'évaporation de l'eau se produire le plus tranquillement possible. En provoquant des mouvements d'air trop rapides, vous risquez de retrouver beaucoup de poussières collées de façon irrémédiable à la gélatine, ce qui ne facilitera pas l'agrandissement ultérieur. Une élévation trop brutale de la température peut provoquer l'apparition d'auréoles lorsque toutes les parties de l'image négative ne sèchent pas à la même vitesse, voire une déformation permanente du support d'acétate. Le sèche-cheveux est donc fortement déconseillé.

Le séchage peut être accéléré en utilisant comme bain final non plus de l'eau, mais de l'alcool ou d'autres produits spéciaux. Le coût de revient devient évidemment beaucoup plus important et cette méthode est réservée aux cas où l'obtention des images positives est urgente.

Il est conseillé d'accompagner chaque film d'une planche contact qui permettra non pas de juger avec précision chaque photographie mais de la retrouver et de l'identifier facilement. Pour ceux qui disposent de dizaines de milliers de négatifs, cette opération a une importance certaine.

Il ne faut jamais enrouler les films sur eux-mêmes car ils emprisonnent alors toujours des poussières abrasives, ce qui provoque des rayures ou des éraflures, et de plus ils conservent une mauvaise forme et deviennent difficiles à manipuler. De même, il ne faut jamais couper les films en bandes trop courtes ou pire, photo par photo, mais au contraire les laisser en bandes de 4 ou 6 images, sans éliminer les photos ratées.

Les modalités pratiques du rangement sont décrites dans la page consacré à l'archivage des négatifs.

  • DUBREUIL, Jean-Pierre .- Pratique labo - Développez vous-mêmes vos films. In : Chasseur d'Images, n° 2, octobre-novembre 1976, pp. 25-29.