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Photographier les animaux en mouvement

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C'est un genre photographique très difficile, étant donné le comportement souvent imprévisible des animaux, notamment de ceux qui font partie de la faune sauvage.

La nécessité de disposer d'un matériel très réactif oriente le choix vers les appareils reflex de petit format. La présence d'un obturateur central interdit les vitesses très élevées, il vaut beaucoup mieux utiliser un appareil muni d'un obturateur à rideaux car la maîtrise des temps de pose est un des secrets de la réussite dans ce domaine.

L'utilisation du grand angulaire en photographie animalière est possible mais constitue une exception ; l'utilisation de téléobjectifs de focale raisonnable (entre 135 et 400 mm en 24 x 36) est plutôt la règle. Tout dépend en fait du sujet, les conditions ne sont pas les mêmes si l'on s'intéresse à un cheval dans un pré ou à un isard dans un éboulis pyrénéen. Quelle que soit la distance focale, une grande luminosité constitue toujours un avantage important, à condition que la qualité optique soit au rendez-vous lorsque l'objectif est utilisé à pleine ouverture.

Photographier seul ou en groupe ?

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En règle générale les photographes animaliers préfèrent travailler seuls ; le travail à plusieurs est générateur de bruits et l'attention du photographe est en outre souvent distraite. Cependant, des pratiques peu recommandables sont parfois constatées sur le terrain. Certains photographes n'hésitent pas à utiliser les services de rabatteurs qui provoquent la fuite dirigée des grands animaux vers le photographe, placé lui-même dans un endroit stratégique. De plus, ce genre de « chasse » a lieu le plus souvent dans un enclos giboyeux, d'où les animaux ne peuvent pas s'échapper. Ces méthodes nuisent fortement à la tranquillité de la faune sauvage et peuvent se révéler plus destructrices que les agissements d'une escouade de chasseurs-tueurs.

Plus ils sont petits, plus leurs mouvements sont rapides et plus les chances d'obtenir des clichés intéressants sont minces. Les petits passereaux sont donc le plus souvent photographiés à l'arrêt, ce qui donne des images évidemment statiques mais pas inintéressantes pour autant. L'usage d'affûts installés dans des lieux bien choisis permet de s'approcher des sujets, ce qui est toujours préférable à l'usage de très longues focales.

Beaucoup de photographes améliorent leurs chances en aidant un peu la nature, c'est-à-dire en disposant à proximité du nid, aux endroits « stratégiques », de faibles quantités de nourriture.

Il est impératif de ne jamais déranger les oiseaux au nid car leur couvée serait irrémédiablement abandonnée et donc condamnée.

Certains oiseaux qui ne sont habituellement pas chassés se laissent approcher à des distances relativement faibles ; c'est par exemple le cas des cygnes, des cigognes et plus encore des oiseaux de mer dont on peut parfois « tirer le portrait » en gros plan.

Les oiseaux les plus lourds ont toujours des décollages quelque peu difficiles, c'est pourquoi ils s'envolent toujours face au vent. Les photographes qui savent se placer au bon endroit ont donc de très grandes chances d'être « survolés » lorsque les oiseaux décident de bouger.

Voir avant d'être vu

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Beaucoup d'animaux sont dotés d'organes des sens beaucoup plus développés que les nôtres et le photographe qui pénètre sur leur territoire est généralement détecté avant d'avoir lui-même détecté quoi que ce soit, par la vue, l'odeur ou le bruit. C'est pourquoi le novice n'apercevra rien d'autre que des animaux qui prennent la fuite. C'est souvent au moment le plus inattendu que les scènes intéressantes surviennent, notamment lorsque l'on rencontre un animal pas trop farouche qui parfois même semble « jouer » avec le photographe ; autrement dit, il faut se tenir prêt à toute éventualité, ce qui sous-entend que l'on utilise un appareil très réactif, préréglé sur les paramètres d'exposition les plus appropriés aux circonstances. Beaucoup d'appareils demandent un temps relativement long avant d'être opérationnels après qu'on les a mis sous tension, ce ne sont évidemment pas les meilleurs pour la photographie animalière ; il en est ainsi pour la majorité des appareils compacts ou « bridges ».

Outre qu'elles augmentent nos capacités de repérage, de bonnes jumelles permettent d'assister à des scènes intéressantes mais trop lointaines pour que l'on puisse en obtenir de bonnes images.

Images nettes ou « filées »

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That is the question ! Deux écoles s'affrontent ici : les uns recherchent des images aussi nettes et « piquées » que possible, les autres comptent sur un effet de flou pour suggérer le mouvement. Reconnaissons que dans le second cas, la frontière est mince entre le raté et le « filé ». Tout réside en fait dans le choix judicieux du temps de pose. Pour les oiseaux en vol, il ne faut pas aller au-delà de 1/125 ou 1/250 s. Pour les mammifères le temps de pose peut être généralement un peu plus important, 1/60 ou 1/125 s par exemple.

Naturellement, pour une sensibilité donnée, un temps de pose relativement long entraîne une fermeture du diaphragme, il en résulte une forte profondeur de champ et le risque d'obtenir un fond net sur lequel le sujet principal ne se détachera pas. La seule possibilité qui reste alors est de suivre l'animal dans son déplacement, ce qui provoque un effet de « filé » du fond. Naturellement les résultats deviennent alors très aléatoires, un taux de réussite de 10 % est alors considéré comme excellent ! Vive le numérique, qui contrairement à la pellicule ne coûte à peu près rien quand les photos ratées passent à la poubelle.

Il faut également savoir que les effets de filé donnent presque toujours de très mauvais résultats lorsque le sujet se déplace de façon frontale (il vient vers le photographe ou s'en éloigne). En revanche, les mouvements transversaux, perpendiculaires à l'axe de visée, sont les plus favorables.

Inversement, une vitesse d'obturation très rapide va tout figer, le sujet et éventuellement le fond, ce qui permet d'enregistrer par exemple des positions que l'œil n'a pas le temps de percevoir. Ainsi, dans de bonnes conditions, la prise de vues en rafales permet d'enregistrer les diverses phases d'un mouvement, ce qui peut donner des effets remarquables ; les adeptes des concours hippiques, par exemple, peuvent obtenir ainsi de très bonnes photographies. Attention cependant, l'usage de vitesses très élevées oblige à ouvrir largement le diaphragme ; la faible profondeur de champ qui en résulte impose une mise au point très précise, qui n'est pas toujours obtenue par le biais des systèmes autofocus.

L'usage du flash pour la photographie animalière est tentant mais il faut des sources suffisamment puissantes pour que leur portée puisse atteindre 15 à 20 m. Dans ces conditions, il faut bien sûr oublier totalement les petits flashes intégrés aux appareils et même la plupart des flashes additionnels. Faute de mieux, divers bricolages sont possibles pour concentrer la lumière de flashes suffisamment puissants ; ainsi, certains ont pu utiliser un tube muni d'une lentille de Fresnel et monté devant la fenêtre du tube à éclats, ou encore installer leur flash à la place de l'ampoule d'un phare d'automobile récupéré à la casse, etc.

L'usage d'un flash est évidemment la règle pour les prises de vues nocturnes d'animaux tels que les hiboux, les chouettes, les renards, les blaireaux, etc. Cependant l'absence de lumière rend impossibles les opérations classiques de cadrage et de mise au point, y compris avec les systèmes « autofocus ». De telles photos nécessitent des installations plus ou moins importantes, comprenant entre autres des détecteurs permettant d'effectuer le déclenchement lorsque l'animal passe exactement dans la zone prédéterminée pour laquelle les réglages ont été faits. En pratique l'usage le plus intéressant que l'on puisse faire d'un flash n'est pas d'en faire la source de lumière principale éclairant le sujet, mais bien plutôt une source auxiliaire permettant d'atténuer la profondeur des ombres et les contrastes trop importants qui en résultent.

Les « fusils photographiques »

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Jusqu'à l'apparition des systèmes de mise au point automatique, les objectifs favoris des photographes animaliers ont souvent été les « fusils photographiques » commercialisés par un petit nombre de marques, dont Zenit (le fameux Photo-Sniper), Novoflex ou encore Leitz. Ces objectifs se caractérisent par une poignée spéciale en forme de gâchette qui permet, par une pression du doigt plus ou moins importante, d'effectuer très rapidement la mise au point.

Si le Photo-Sniper pouvait être considéré comme relativement abordable, il n'en était pas de même pour les produits des autres marques, dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'étaient pas à la portée de toutes les bourses. Ceci dit, les téléobjectifs modernes, dépourvus de gâchette car dotés de systèmes autofocus perfectionnés, ne sont pas forcément plus abordables.

Les « fusils photographiques » étaient souvent utilisés conjointement avec une crosse, accessoire quasi indispensable pour une meilleure stabilité, et nullement démodé car il améliore grandement la prise en main du matériel. Le commerce offre divers modèles de crosses mais il s'agit d'accessoires relativement onéreux. Un bon photographe étant souvent doublé d'un bon bricoleur, la fabrication d'une crosse « maison » ne présente aucune difficulté insurmontable.

  • LACZ, Gérard .- Comment photographier les animaux en mouvement. In : Chasseur d'Images, n° 15, avril-mai 1979, pp. 52-60.

Images en attente

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