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Photographie/Thèmes/L'eau

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Étangs et lacs

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Il s'agit là d'un sujet qui permet de réussir de très bonnes photos mais la plupart des amateurs non avertis s'y « cassent le nez » sans comprendre les raisons de leurs échecs.

Ne laissez pas l'appareil choisir à votre place le diaphragme et la vitesse

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  • La plupart des appareils mesurent convenablement la lumière mais les systèmes automatiques atteignent leurs limites lorsque les sujets comportent de larges plages blanches ou noires. Il ne faut pas perdre de vue que la vision humaine s'accommode de contrastes beaucoup plus forts que les pellicules ou les capteurs des appareils : pour ceux-ci, le rapport des luminances des zones les plus claires et les plus sombres ne dépasse guère 100, tandis qu'il atteint plusieurs milliers sans problème pour l'œil. Autrement dit, les images photographiques des sujets contrastés présentent facilement des zones sous-exposées ou sur-exposées.
  • Si un sujet présente de larges plages très claires, l'appareil tend à en ramener la luminosité générale vers le gris en diminuant l'exposition de la surface sensible, les zones sombres se trouvent alors sous-exposées et perdent leurs détails. C'est pourquoi, sur la neige ou à la plage, il faut ouvrir le diaphragme de 1 ou 2 divisions par rapport aux réglages choisis par l'appareil. Si ce sont les noirs qui dominent, le même raisonnement s'applique dans l'autre sens, l'appareil choisit une exposition trop forte, ramène les noirs vers le gris et surexpose largement les zones claires, il faut donc fermer le diaphragme.
  • Il ne faut jamais mesurer la lumière sur la cascade elle-même ou sur des zones d'ombre dense ni, à l'aube et au crépuscule, sur le ciel ; recherchez au contraire une zone de luminosité moyenne (qui serait traduite par un gris moyen sur une photo en noir et blanc). En mesurant de cette façon, les zones brillantes paraîtront blanches et pas grises tandis que les ombres denses paraîtront noires.
  • En mode automatique, il faut voir si l'appareil peut mémoriser l'exposition et dans l'affirmative, trouver le bon mode opératoire (selon un proverbe bien connu, quand tout le reste a échoué, il faut penser à regarder la notice ...). Après que l'exposition a été convenablement réglée et mise en mémoire, il est temps de cadrer soigneusement la cascade et de prendre la photo. De cette façon, l'exposition sera celle que vous avez voulue et pas celle qui aurait été estimée par les logiciels embarqués dans l'appareil. Si l'appareil ne permet pas de mémoriser l'exposition, alors il faut utiliser le correcteur d'exposition ou faire en sorte que la zone de mesure de la lumière ne coïncide pas avec le blanc de la cascade mais avec une zone de tonalité moyenne.

Ne photographiez pas les cascades par grand soleil

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  • C'est là que les contrastes sont les plus forts, en général il devient impossible de poser correctement ; si la cascade est bien exposée le reste du paysage est rendu par des noirs bouchés et inversement, si le paysage est bien exposé, la cascade est alors surexposée. Une solution un peu compliquée, mais qui peut donner de bons résultats, consiste à faire plusieurs prises de vue avec des expositions différentes pour les combiner ensuite par montage informatique, mais il faut alors que tout soit immobile dans le champ de l'appareil, sauf évidemment la cascade, et naturellement un pied s'impose pour conserver exactement le cadrage d'une prise de vue à l'autre.
  • L'idéal est donc de photographier autant que possible les cascades par temps maussade. Si le ciel est couvert, très sombre, ... alors la chance est avec vous ! C'est le moment de déplier le trépied et d'y fixer l'appareil.

Ne quittez pas les lieux sans avoir essayé l'effet des longs temps de pose

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  • Il est facile de rechercher un effet de filé par lequel l'eau n'est plus figée dans son mouvement, mais au contraire prend des aspects soyeux et semble s'écouler de façon irréelle. Si les conditions le permettent, il faut au moins essayer d'obtenir de telles images.

Utilisez une sensibilité aussi basse que possible

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  • Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il faut ensuite régler la sensibilité sur la plus basse valeur possible et choisir un temps d'obturation d'au moins 1/8 s ou 1/4 s ; si les conditions vous permettent d'atteindre des temps de pose de plusieurs secondes c'est encore mieux.
  • Avec un appareil numérique les essais ne coûtent pratiquement rien, mais ce n'est pas une raison pour « mitrailler » n'importe comment. Faites une première prise de vue et, si votre appareil le permet, examinez l'histogramme et rectifiez la pose en conséquence. Ensuite, essayez différentes prises de vue avec des vitesses différentes. D'une manière générale, il vaut mieux une photo sous-exposée qu'une photo sur-exposée, la première offrira des détails dans les blancs et même si les noirs sont bouchés, elle sera toujours mieux acceptée par l'œil et plus facile à tirer au laboratoire ou à traiter par voie informatique.

N'oubliez pas les filtres

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  • Les surfaces mouillées sont brillantes et tendent à refléter la lumière du ciel, ce leur donne souvent des tons désagréables. En éliminant tout ou partie des reflets à l'aide d'un filtre polariseur, les couleurs sont renforcées sans que l'on ait besoin de faire appel à un post-traitement pour corriger la lumière défectueuse. Le polariseur s'impose si l'on opère en plein soleil et plus encore les jours de pluie ...
  • Si vous disposez d'un objectif capable de fermer à f/16 ou f/22, vous n'aurez probablement pas de difficulté particulière pour obtenir des temps de pose assez longs ; pour les appareils numériques munis de très petits capteurs, le diaphragme ne ferme souvent pas au-delà de f/8 et il se peut bien que l'on ne puisse pas obtenir de temps de pose suffisamment longs. Le polariseur absorbe environ la moitié de la lumière, ce qui devient ici un avantage. Le seul recours pour aller plus loin est d'utiliser un filtre gris neutre, encore faut-il que l'appareil en permette le montage.

N'oubliez pas le pare-soleil

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  • C'est un accessoire indispensable en toutes circonstances, même la nuit, car il évite que la lumière parasite entrant dans l'objectif vienne ternir l'image. Dans le cas particulier des cascades, il peut contribuer à protéger l'objectif des embruns.

Utilisez les histogrammes

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Chute d'Aldeyjarfoss (Islande)

Cette photo a été prise par temps gris et l'histogramme montre qu'elle ne présente ni noir, ni blanc, et donc que l'étendue de ses valeurs n'utilise pas toute la gamme possible. Dans la mesure où les zones extrêmes ne sont pas sacrifiées, une telle photographie se modifie par la suite sans problème notable.

Faut-il rappeler que pour examiner convenablement une image qui contient toute la gamme des valeurs possibles, il faut un écran bien étalonné ? Si le vôtre est réglé pour le traitement de texte, il présente probablement une dominante bleue et un contraste trop élevé ; dans ces conditions vous ne pourrez pas percevoir les valeurs extrêmes ...

Chute d'Aldeyjarfoss (Islande)

Une petite modification des niveaux permet d'étaler davantage les valeurs et de donner un peu plus de contraste à cette photo sans perdre d'information. Les couleurs sortent très légèrement renforcées de cette opération, bien qu'aucune augmentation de la saturation n'ait eu lieu.

Naturellement, un tel étalement n'est pas toujours souhaitable. Une photo prise dans le brouillard et qui présente des valeurs comprises entre un gris clair et un gris moyen perd toute son ambiance si on « étire » la gamme des valeurs pour qu'elle s'étende du blanc au noir.

Chute de Dettifoss (Islande)

Cette photo impressionnante manque très légèrement d'exposition. L'histogramme montre une coupure dans les valeurs sombres, par ailleurs rares ici, et si l'on excepte quelques très petites zones qui sont blanches à cause d'une certaine brillance, les valeurs claires sont sans doute un peu trop grises. Ceci dit, l'eau de cette cascade semble chargée de minéraux et il s'agit peut-être bien ici de sa couleur naturelle.

Cascade en Suisse

Un tel sujet est évidemment très difficile à photographier correctement car le contraste entre l'eau et la roche très sombre est particulièrement élevé. L'histogramme coupé au beau milieu des valeurs sombres montre que beaucoup de détails ont été perdus dans les ombres. Par ailleurs les valeurs les plus claires n'atteignent pas le blanc, la cascade paraît un peu trop sombre et on peut déduire que cette photo est sous-exposée. Ceci posé, une exposition convenable donnant un peu plus de luminosité à la chute d'eau n'aurait sans doute pas permis d'obtenir tous les détails dans les ombres. Un simple éclaircissement de l'image permettrait ici de mieux mettre l'eau en valeur mais il ne corrigerait évidemment pas la sous-exposition des parties sombres.

Liebethaler Grund (Allemagne)

Ici les parties sombres prédominent, elles sont posées très exactement et l'on peut y discerner un maximum de détails. En revanche l'histogramme est coupé du côté des valeurs claires et l'on peut donc affirmer que des informations ont été perdues, ce que l'on vérifie aisément dans la partie inférieure de la cascade où l'excès de blanc forme des à-plat sans aucun modelé.

Chutes d'Iguaçu (frontière Argentine-Brésil)

Contrairement à la photo précédente, ici ce sont les valeurs claires qui prédominent. Le Soleil forme des ombres denses et les embruns formés par la cascade sont violemment éclairés, de sorte qu'il devient impossible de tout enregistrer en une seule prise. L'histogramme est en effet coupé à gauche comme à droite. On note une légère perte d'information, sans véritable gravité, du côté des valeurs sombres et une amputation sans doute plus dommageable du côté des hautes lumières. Malgré cela, l'ambiance lumineuse reste intéressante.

Cascade de Cotatuero (Canyon d'Ordesa, Pyrénées)

Mission impossible ! La pose est légèrement décalée vers la surexposition si l'on considère les valeurs sombres, dont le rendu reste tout de même acceptable. En revanche la surexposition est massive du côté des hautes lumières qui correspondent à une barre verticale si haute à la droite de l'histogramme que celui-ci semble « ratatiné ». De fait, de grandes surfaces sont entièrement blanches et l'eau en bas à droite manque cruellement de détails.

La même avec un cadre

L'ouverture de l'image précédente sur un fond blanc produit un effet particulièrement désagréable, l'image est « ouverte » sur l'extérieur est semble en fait « rongée » par le fond à la fois du côté de l'eau et du côté du ciel. Un cadre s'impose donc pour « fermer » cette photo. Dans la mesure où il existe aussi de larges surfaces sombres, un cadre noir direct produira l'effet inverse à l'ouverture de l'image. C'est pourquoi il n'est pas mauvais d'interposer un mince filet blanc qui permettra de bien délimiter l'image sur toute sa périphérie. Naturellement, le choix du cadre relève du goût de chacun (celui qui vous est proposé ici n'est qu'un exemple) mais il faut savoir rester sobre. Si quelqu'un s'extasie sur le cadre d'une photo, c'est sans doute que le contenu ne vaut guère que l'on s'y attarde ...

Cascades de Plitvice (Croatie)

Un des très beaux paysages d'Europe, de plus en plus fréquenté aujourd'hui par les touristes mais dont la pureté naturelle est pour l'instant bien conservée. Sur cette photo les cascades sont assez franchement surexposées mais dans la mesure où elles ne concernent qu'une surface d'importance secondaire, le sujet principal reste le cadre rocheux et arboré dans lequel se situent les lacs.

Blejski Vintgar (Slovénie)

L'une des manières de s'accommoder des très forts contrastes que l'on rencontre souvent lorsque l'on photographie des cascades est d'utiliser la technique dite High Dynamic Range (HDR). Il faut alors effectuer plusieurs prises de vues en décalant l'exposition, et ceci d'autant plus fortement que le contraste est plus élevé. Les clichés les moins exposés donneront des détails dans les hautes lumières, tandis que les plus exposés donneront ceux des ombres. En combinant la série de clichés avec un logiciel ad hoc, on obtiendra un cliché ne comportant aucune zone brûlée ni bouchée mais qui paraîtra « plat » par suite de la compression des contrastes. Le traitement soit être poursuivi pour redonner un peu de vigueur à l'image. Faut-il préciser que les prises de vues doivent être réalisées sur pied ?.

Effet « infrarouge » obtenu par traitement d'image

Le plus sûr moyen de ne pas avoir de dominante colorée consiste à travailler en noir et blanc. En fait cette photo est à l'origine en couleurs, l'effet infrarouge étant obtenu par une transformation sélective des trois couches colorées. Un temps de pose long a permis d'obtenir un filé du meilleur effet, malheureusement l'une des chutes est surexposée et c'est dommage, car en plus elle est située au centre de la photo et c'est elle que l'on remarque en premier. Le regard se porte en effet tout de suite sur les zones claires des images ; quand celles-ci sont vides de détails ou quand elles contiennent des éléments parasites, le résultat n'est pas très bon.

Lacs de Plitvice (Croatie)

Que dire de cette photo ? Tout simplement, peut-être, qu'elle donne envie d'aller sur place se délecter de ce paysage extraordinaire ! La pureté de l'eau et le fin brouillard d'embruns illuminé par un soleil généreux sont parfaitement restitués, ce qui est rare. Que peut-on critiquer ici ? Pas grand chose, si ce n'est qu'un polariseur aurait peut-être permis d'éviter les reflets bleutés sur le feuillage des arbres en haut et à gauche sans détruire le rendu de l'eau ...

Doronicum grandiflorum

Ici la cascade sert de décor, puisque le sujet principal reste la fleur. Celle-ci se détache bien sur le fond, grâce à une profondeur de champ suffisamment faible et bien maîtrisée. Une photographie de plante peut être un simple document sans intérêt artistique, mais rien n'empêche de dépasser ce stade pour rechercher, en plus, l'esthétique. C'est sans doute même indispensable pour attirer et surtout pour retenir l'attention d'un public que l'on voudrait, par exemple, sensibiliser à la protection de la nature.

Photos en réserve

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Autres aspects du sujet

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  • GRUSS, Roger .- Rus vosgiens, prix d'auteur régional UR 05 [photos de Jean-Pierre Herçog]. In : France Photographie, n° 209, février 2008, pp. 12-13.
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